La ratification de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada a inauguré une période de restructuration brutale des économies domestiques au sein du monde paysan mexicain. Basé sur une étude de terrain réalisée dans le sud Veracruz, l'article analyse les recompositions qui ont affecté l'organisation et les performances des ménages paysans, en soulignant l'érosion de leurs activités productives au profit des migrations à longue distance et la captation des politiques de développement social et contention de la pauvreté. Il met en évidence des corrélations empiriques entre l'accès à la terre de ces ménages et le succès de leurs stratégies d'articulation avec ces nouveaux marchés économiques et politiques. A partir de ce constat, il situe les enjeux non agraires du programme de certification des droits fonciers et propose une grille d'analyse de ses expressions à l'échelle locale.