Les liens sociaux chez les ruminants d'élevage : limites et moyens d'action pour favoriser l'intégration de l'animal dans son milieu - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Productions Animales Année : 2001

Social relationships in domestic ruminants: constraints and means for the integration of the animal into its environment

Les liens sociaux chez les ruminants d'élevage : limites et moyens d'action pour favoriser l'intégration de l'animal dans son milieu

Résumé

Domestic ruminants belong to gregarious species. Their social organisation is characterised by stable dominance-subordination relationships which help to solve numerous conflicts in animal husbandry caused by the proximity of individuals. The social organisation is also characterised by preferential relationships which are responsible for the cohesion of the group. In ruminants, affinities include spatial proximity, reduced aggressiveness, enhanced positive interactions and tolerance in competitive situations. Preferential relationships are of economic importance as they reduce the unfavourable consequences of dominance relationships on subordinates. In addition, preferential relationships strongly help the animal to cope with the farmed environment since social partners influence individual reactivity to external events. In the course of its life span, the animal develops a range of preferential relationships with several partners. During the postnatal period, the young herbivore takes actively part in the establishment of an exclusive relationship with its dam. Later, even if the bond with the dam remains strong, the young develops preferential relationships with other partners, particularly twins and siblings. A few months after birth, young are weaned by the farmers who separate them from the dam. Such abrupt weaning seems to increase temporarily the social motivation since the weaned animal strengthens bonds with peers as well as with humans in some cases. Changes in social bonds are also observed in adulthood: social attraction decreases in females around parturition which isolate themselves from the herd to give birth. A better knowledge of the development of social bonds in domestic ruminants can help to define animal husbandry practices that take into account the social needs of animals. In addition, one might favour the development of preferential relationships during sensitive periods, and this could be used to alleviate problems due to social pressure and will no doubt be beneficial in terms of animal welfare.
Les ruminants d’élevage appartiennent à des espèces grégaires. Leur organisation sociale est basée sur des relations stables de dominance - subordination qui assurent en élevage la résolution de nombreux conflits inhérents à la promiscuité entre les animaux. L’organisation sociale repose également sur des relations d’affinité qui assurent la cohésion du groupe et accroissent la tolérance entre les animaux dans les situations de conflit. En outre, les relations d’affinité participent étroitement à l’adaptation de l’animal à son milieu d’élevage puisque les partenaires influencent la réponse de l’animal aux éléments qui l’entourent. Tout au long de sa vie, l’animal établit des liens privilégiés avec certains de ses partenaires. Dès sa naissance, si la possibilité lui en est donnée, le jeune herbivore développe rapidement avec sa mère une relation préférentielle quasi-exclusive. Par la suite, même si le lien maternel demeure très fort, le jeune se lie également à d’autres membres du groupe, en particulier à sa fratrie ou à ses compagnons de même âge. Plus tard, la séparation maternelle qu’impose le sevrage réalisé par l’homme, exacerbe transitoirement la motivation sociale du jeune à l’égard de ses partenaires, voire à l’égard d’individus d’autres espèces tel l’homme. Une telle plasticité dans les comportements sociaux existe également chez l’animal adulte : en particulier, l’attraction sociale diminue chez la femelle pré-parturiente qui tend à s’isoler du troupeau dans la période de la mise bas. Une meilleure connaissance du comportement social des ruminants d’élevage doit permettre de proposer des aménagements pour mieux adapter la conduite d’élevage aux besoins sociaux des animaux. En outre, la construction dynamique des liens d’affinité laisse entrevoir certaines périodes clefs au cours de l’élevage comme autant de leviers d’action dont une meilleure exploitation en élevage pourrait faciliter l’intégration de l’animal à ses conditions de vie ultérieures. Ainsi, que ce soit par l’aménagement de conduites plus respectueuses des besoins sociaux des animaux ou par l’action sur les périodes de transition sociale, l’adaptation et le bien-être des animaux en élevage s’en trouveront considérablement accrus.
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Dates et versions

hal-02681468 , version 1 (31-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02681468 , version 1
  • PRODINRA : 68402
  • WOS : 000170176900001

Citer

Alain Boissy, Raymond Nowak, P. Orgeur, Isabelle Veissier. Les liens sociaux chez les ruminants d'élevage : limites et moyens d'action pour favoriser l'intégration de l'animal dans son milieu. Productions Animales, 2001, 14 (2), pp.79-90. ⟨hal-02681468⟩
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