Sur les approches écologiques de l’agriculture - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Article Dans Une Revue Agronomie Année : 1981

On the ecological approaches to agriculture

Sur les approches écologiques de l’agriculture

Résumé

In the agriculture of developed countries, the growing reliance on external means of production of mechanical, chemical and genetical nature has permitted a considerable increase in production per hectare and per worker. As long as there was a certain food shortage, this result has been considered a decisive asset. In spite of its advantages, the wisdom of pursuing this course is today questionned to a greater and greater extent, from several points of view : product quality, environnemental protection, long term maintenance of production potential, global economic soundness of the system. In addition, on account of the energy crisis, the farmers themselves are seeing their production costs increasing at a faster rate than their sales prices. The realisation of the limits to the course of this type of productivity - and, fundamentally, the demonstration of the precious and fragile character of the biosphere confronted with brutal or unlimited demands - presses itself in several ways. In the line of classical agronomical approaches, the study of biological equilibria, for example, has led to the so-called integrated methods of crop protection, in which pesticides play only a complementary role. More radical movements reject the productivistic approaches and, for example, exclude systematically any use of synthetic chemicals. This orientation, which is often referred to as organic farming, is in fact highly diversified, ranging from theories condemning all which is not « natural» to some remarkable achievements of farmers who have set up various systems of farming of a non-conventional nature. Today we must bring together these separate groups, which from very different positions have worked, each in its own fashion, to advance towards objectives which show themselves to be, all things considered, very similar. The author discusses the most favourable conditions for such a cooperation in the field and proposes some themes for joint action.
Dans l’agriculture des pays développés, l’appel croissant à des moyens extérieurs de nature mécanique, chimique ou génétique a permis une augmentation considérable de la production par hectare et par travailleur. Tant qu’a subsisté une certaine pénurie alimentaire, ce résultat a été considéré comme un succès décisif. En dépit des avantages enregistrés, la poursuite de ce mouvement est aujourd’hui de plus en plus contestée à divers points de vue : qualité des produits, qualité de l’environnement, protection du potentiel de production, économie globale du système ; de plus, la « crise de l’énergie » aidant, les agriculteurs eux-mêmes voient leurs coûts de production croître plus vite que leurs prix de vente. La prise de conscience des limites de la course à ce type de productivité - et, fondamentalement, la mise en évidence du caractère fragile et précieux de la biosphère face à des exigences brutales ou illimitées - s’exprime de diverses façons. Dans la ligne même des approches agronomiques classiques, l’étude des équilibres biologiques a conduit par exemple à des méthodes de protection dite intégrée des cultures, où les pesticides ne jouent plus qu’un rôle d’appoint. Par contre, c’est dans une optique de rejet total des conceptions productivistes que se situent des mouvements qui par exemple excluent systématiquement tout appel à la chimie de synthèse : cette orientation, qui soutient des formes dites biologiques d’agriculture, a des aspects très variés ; depuis des théories condamnant tout ce qui n’est pas « naturel » jusqu’à des réalisations remarquables d’agriculteurs qui ont mis en œuvre des systèmes en marge de l’agrotechnique classique. Il faut rapprocher les groupes aujourd’hui séparés qui, à partir de positions très différentes, ont travaillé dans le réel, chacun à sa façon, pour avancer vers des objectifs qui se révèlent en fin de compte voisins. L’auteur discute des conditions les plus favorables à une telle coopération sur le terrain et propose quelques thèmes d’action.
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : hal-02720647 , version 1
  • PRODINRA : 23647

Citer

A. Cauderon. Sur les approches écologiques de l’agriculture. Agronomie, 1981, 1 (8), pp.611-616. ⟨hal-02720647⟩
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