Méthylation de l’ADN de la glande mammaire bovine, marque épigénétique en lien avec la production laitière ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Méthylation de l’ADN de la glande mammaire bovine, marque épigénétique en lien avec la production laitière ?

Résumé

La glande mammaire est un organe qui subit des cycles de croissance, différenciation et régression au cours des périodes de puberté, gestation, lactation et involution. Les facteurs environnementaux liés à la conduite d’élevage (fréquence de traite, alimentation) ou à la santé des animaux sont connus pour faire varier l’expression d’un grand nombre de gènes et modifier les niveaux de production de lait (Dessauge et al. 2011, Boutinaud et al. 2013, Younis et al. 2016). Des régulations épigénétiques pourraient contribuer en partie à la régulation de la production de lait. Des études réalisées chez les rongeurs ou lagomorphes ont montré qu’une combinaison d’évènements épigénétiques à l’échelle globale ou locale au niveau de certains gènes se met en place ou s’efface au cours du développement de la glande mammaire et sous-tend l’expression des gènes (Rijnkels et al. 2010). Chez le bovin, il a été décrit depuis longtemps une hypométhylation de l’ADN dans la région 5’du gène de la caséine as1 (CSN1S1) quand ce gène est exprimé (Platenburg et al. 1996). Il a été montré plus récemment que le stade de développement (gestation et involution) ou des facteurs environnementaux comme la fréquence de traite ou la santé de la mamelle pouvaient moduler la méthylation de l’ADN dans la région régulatrice distale en amont de ce gène. Dans la glande mammaire bovine, cette zone de l’ADN est moins méthylée pendant la lactation qu’à la puberté, la gestation ou l’involution (Vanselow et al. 2006, Nguyen et al. 2014, Singh et al. 2012). Par contre cette zone est plus méthylée lors d’une infection avec Escherichia Coli ou lors d’une réduction de la fréquence de traite à une fois par jour (Vanselow et al. 2006, Nguyen et al. 2014). La méthylation globale de l’ADN peut également indiquer des modifications épigénétiques en lien avec une variation de la production du lait. Elle est plus élevée ou a tendance à l’être dans les glandes mammaires qui produisent moins de lait après 1 traite par jour (Nguyen et al. 2013) ou lors d’une restriction alimentaire (Boutinaud et al. 2016). Par contre, les résultats divergent selon le type de changement de l’alimentation réalisé chez la génisse montrant (Choi et al. 1998) ou non (Freetly et al. 2014) une moindre méthylation globale d’ADN associée à une meilleure croissance de la glande mammaire et une plus grande expression des protéines majeures du lait pendant la gestation. Le taux de méthylation des cellules épithéliales du lait est similaire à celui de la glande mammaire mais différent de celui des leucocytes du lait (Gasselin et al. 2015). De nouvelles recherches sont nécessaires afin de confirmer s’il existe un lien entre le degré de méthylation globale de l’ADN d’un tissu ou d’un type de cellules et sa capacité de synthèse.

Domaines

Biologie animale
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02734468 , version 1 (02-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02734468 , version 1
  • PRODINRA : 412647

Citer

Marion Boutinaud, Eve Devinoy, Hélène Jammes. Méthylation de l’ADN de la glande mammaire bovine, marque épigénétique en lien avec la production laitière ?. 16. Journée de l'animation transversale glande mammaire, lait (GML), Nov 2017, Paris, France. ⟨hal-02734468⟩
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