En début de lactation, la vache laitière se retrouve face à plusieurs challenges. L’un d’eux est la réponse aux besoins en calcium, qui sont multipliées par trois lors du démarrage de la production laitière. La réponse à cette forte augmentation de ces besoins est la mobilisation des réserves en calcium osseuses qui seront reconstituées plus tard au cours de la lactation. Cependant, les méthodes actuelles permettant de suivre la mobilisation et la reconstitution osseuse sont difficiles à réaliser en élevage, par leur coût ou leur mise en place (biomarqueurs osseux, bilan entrée/sortie, biopsie, radiographie). Van Houten et al. (2007) a démontré chez la souris que la glande mammaire est sensible à des chutes de la teneur en calcium sanguine, et répond à celles-ci par deux leviers : une baisse de la sécrétion de calcium dans le lait et une augmentation de la résorption osseuse. La teneur en calcium du lait pourrait alors être un indicateur des phénomènes d’accrétion et de résorption osseuses au cours de la lactation. Cependant se pose la question de l’existence du lien entre la teneur en calcium du lait et la mobilisation/reconstitution osseuse chez la vache laitière. Pour établir l’existence de ce lien chez la vache laitière, un suivi de lactation complète a donc été réalisé sur 33 vaches laitières, avec des mesures conjointes de teneurs en calcium du lait et de teneurs sanguines en biomarqueurs d’accrétion et de résorption osseuse. Cette étude a permis de caractériser l’effet de facteurs de variations intrinsèques à l’animal (parité et stade de lactation) sur les dynamiques et teneurs en calcium du lait et de biomarqueurs sanguins d’accrétion et de résorption osseuses au cours de la lactation. Les primipares se caractérisent par une plus grande amplitude des dynamiques de teneurs en calcium du lait et de biomarqueurs sanguins de résorption osseuse (CTX) au cours de la lactation. Dans l’hypothèse où le lien entre le calcium du lait et les biomarqueurs sanguins de l’os serait décalé dans le temps, nous avons aussi fait émerger des groupes d’individus se différenciant par des formes de dynamiques de teneur en calcium du lait sur la lactation différentes et nous avons cherché à caractériser l’effet de ces groupes sur l’évolution des biomarqueurs sanguins de l’os au cours de la lactation.