Développement de biocapteurs en diamant porteurs de récepteurs olfactifs sensibles à une molécule odorante signature de l'oestrus
Résumé
Notre laboratoire a récemment breveté une odeur signature de l’oestrus [1] retrouvée chez différents mammifères, la 6-methyl-5-hepten-2-one. Nous avons lors de cette étude cherché à identifier des récepteurs olfactifs (RO) sensibles à cette odeur afin de les greffer sur des capteurs en diamant développés par des collaborateurs du CEA List. Notre stratégie a consisté à prélever des neurones sensoriels olfactifs (NSO) de souris sensibles à la 6-methyl-5-hepten-2-one, puis à réaliser une RT-PCR sur cellule unique permettant d’identifier les RO exprimés par les NSO prélevés. Par ailleurs, nous avons utilisé une approche de production et de purification des RO que nous avions développée antérieurement. Les récepteurs ainsi produits et purifiés peuvent être greffés via un tag poly-histidine sur des micro-capteurs en diamant, lesquels sont alors capables de détecter spécifiquement les ligands odorants des RO greffés [2]. Nous ne sommes pas parvenus à identifier des RO de souris sensibles à la 6-methyl-5-hepten-2-one étant donné les difficultés méthodologiques rencontrées. Notamment, l’approche mise en oeuvre ne permet pas un criblage suffisamment performant pour obtenir des résultats dans le temps imparti pour cette étude. Toutefois, via d’autres recherches menées au laboratoire sur les RO et leurs ligands odorants [3, 4], nous avons pu mettre en évidence que deux récepteurs humains sont sensibles à la 6-methyl-5-hepten-2-one avec des niveaux de sensibilité différents (cf. figure). Nous avons par conséquent produit et purifié le récepteur le plus sensible et nos collaborateurs du CEA List ont réussi à le greffer sur les capteurs en diamant. Les essais de mesure de la sensibilité de ces capteurs à la 6-methyl-5-hepten-2-one sont en cours. Etant donné que la 6-methyl-5-hepten-2-one se trouve en quantité plus importante au moment de l’oestrus, mais qu’elle est également présente en période de dioestrus, une détection sensible et quantitative des capteurs sera indispensable. De plus, étant donné que les RO peuvent reconnaître plusieurs molécules odorantes différentes, l’identification de RO de sensibilités différentes à la 6-methyl-5-hepten-2-one s’avère nécessaire pour assurer la spécificité de détection des capteurs. Nous prévoyons donc de greffer sur les capteurs le second récepteur humain présentant une sensibilité moins importante à la 6-methyl-5-hepten-2-one ainsi qu’un autre RO humain dont nous savons qu’il n’est pas activé par cette molécule.