From intensive to autonomous and self-sufficient livestock systems : motivations, transition, learning
Itinéraires vers des systèmes autonomes et économes en intrants : motivations, transition, apprentissages
Résumé
The renewed interest of farmers for autonomous and self-sufficient mixed crop dairy farming is a major challenge for the sustainable development of rural areas in the plains. We analysed the transition from mixed-crop dairy farming systems with high consuming imputs to more autonomous and self-sufficient mixed-crop dairy farming systems in order to identify the conditions necessary for this transition. This analysis was carried out using three interview devices on 92 farms : 42 farms ot engaged in a process of change and 50 changing to autonomy. These analyses highlight the obstacles (technical challenges of grassland systems, the difficulty to secure the fodder supply...) and motivations (promote animal health by more grass in the system, reduce working time...) to change. They also reveal the difficulties (food autonomy...) and the factors that facilities the transition (work groups providing the chance to share practices, agro-environmental contracts...). Transitions were initiated by an inconsistency between the farmer's objective (what he works on daily), the agricultural practices he implements, what makes sense and is important in the practice of his profession (professional standards) and how the positions himself in society (values). The transitions led to the development of a new coherence in the farmers' work : he changes professions. Farmers' used 30 key tools to transit to autonomy. A few key tools play an important role in the development of professional standards : the implementation of rotational grazing leaves farmers less time for planning and forces them to continually adjust their farming practices. The farmer is the main actor in the transition to autonomy. This work provides resources to farmers' who want to progress towards autonomy.
Le regain d’intérêt des agriculteurs pour la polyculture élevage, autonome et économe en intrants, est un enjeu majeur pour le développement durable des territoires ruraux de plaine. Nous analysons la transition des systèmes de polyculture élevage consommateurs d’intrants, vers des systèmes autonomes et économes en intrants avec ses éléments facilitateurs afin de cerner les conditions de sa réalisation. Cette analyse est menée à partir de 3 dispositifs d’entretiens portant sur 92 exploitations : 42 exploitations non engagées dans une dynamique de changement et 50 ayant cheminées vers l’autonomie. Ces analyses mettent en avant les freins (technicité de la conduite des systèmes herbagers, difficulté de sécurisation de l’offre fourragère...) et les motivations (favoriser la santé animale par plus d’herbe dans le système, diminuer le temps de travail…) au changement. Elles révèlent aussi les difficultés (autonomie alimentaire...) et les facteurs facilitant la transition (groupes d’échanges de pratiques, contractualisation MAE…). Les transitions sont initiées par une incohérence ressentie par l’agriculteur entre ce sur quoi il agit au quotidien (objet), les pratiques agricoles qu’il met en œuvre, ce qui a du sens et qui est important dans l’exercice de son métier (ses normes professionnelles) ainsi que la façon dont il se positionne dans la société (ses valeurs). La transition aboutit à la mise en place d’une nouvelle cohérence dans le travail de l’agriculteur : il change de métier. Les agriculteurs mobilisent 30 outil-clefs pour transiter vers l’autonomie. Certains outil-clefs jouent un rôle important en matière d’évolution des normes professionnelles : la mise en place du pâturage tournant écarte les agriculteurs de la planification et les oblige à ajuster leur conduite en permanence. L’agriculteur est l’acteur principal de la transition vers l’autonomie. Ce travail met des ressources à disposition des agriculteurs volontaires pour aller vers l’autonomie.