La conversion à l’agriculture biologique est souvent considérée comme une période de transition délicate. Nous montrons que cette conversion dure plus longtemps que la période administrative de deux ans, et qu’elle doit être analysée au regard des trajectoires des exploitations et des agriculteurs sur un pas de temps long. Ces trajectoires sont multi-dimensionnelles, elles intègrent les évolutions dans la production, la commercialisation, les réseaux sociaux, l’apprentissage technique. Ainsi, des évolutions des systèmes de production et notamment des espèces cultivées conduit à ajuster les mode de commercialisation des produits agricoles. Enfin, étudiant des modes d’organisation comme les AMAP basées sur de fortes interactions entre producteurs et consommateurs, nous montrons comment les caractéristiques des exploitations (diversification, planning culturaux, successions de culture, mode de production), sont affectées par les nouvelles relations aux consommateurs. En conclusion, nous discutons de l’enrichissement mutuel permis par la collaboration entre différentes disciplines