Virtual fences to reconcile grazing and landscapes in meat sheep farming systems?
Les clôtures virtuelles : un outil pour gérer le pâturage en élevage ovin allaitant ?
Résumé
The management of grazing in open landscapes requires either a shepherd or fences, which are both expensive and time-consuming. Technological advances and electronic devices worn by the animals anticipate an attractive alternative solution: virtual fences (VFe). VFe are sensorial barriers that delimit a forbidden area. In the surroundings of this area, the animals wearing a special collar delivering warnings and punishments receive successively an auditive stimulus and a mild electrical shock which encourage them to turn around. Recent trials have shown that cattle are able to respond to VFe stimulations, and learn quickly to turn around. The objective of this study was to test the applicability of VFe to sheep, in groups where all or part of the animals would be wearing a collar. We trained groups of 5 ewes, and we submitted them to 30min-tests in a corridor-shaped paddock virtually divided in its center by a 4m-wide warning and punishment area (PA). We introduced the animals on one side of the PA, the other side being made attractive by the presence of tall grass (feed attractor), the presence of peers (social attractor), or being kept unattractive (short grass in the whole corridor). We observed animal movements. Our results for groups of 5 ewes wearing a collar show that the VFe can efficiently control the animals (<10% go through PA), with an excellent training persistence. Many more failed attempts to cross (= U-turns) were observed during the first 5 min of the tests. The number of U-turns differed depending on the attractor used: social > feed > none. Animal behaviour varied between groups and between animals within a group. Mixed groups were made of 32 animals including 0, 50, 75 or 100% equipped ewes (trained and wearing a collar) and naïve ewes (no training, no collar) submitted to a feed attactor. The naïve ewes that could go through the PA led a part of the equipped ewes to the forbidden area. As a conclusion, it seems possible to control groups of sheep with a VFe in a precisely delimited area when all animals are wearing a collar. When only a few animals are equipped, the VFe could be a means to restrain grazing for a number of animals within a mixed group, but hardly a tool for controlling the whole group.
La gestion du pâturage sur de vastes espaces ouverts nécessite un gardiennage ou la pose de clôtures, solutions coûteuses en temps et en main d'oeuvre. Les avancées technologiques et l’électronique embarquée sur l’animal laissent aujourd’hui entrevoir une alternative séduisante : la clôture virtuelle (CVir). La CVir est une barrière sensorielle délimitant une zone interdite à l’approche de laquelle les animaux équipés d’un collier avertisseur et punisseur reçoivent un stimulus auditif suivi d’une brève décharge électrique qui les incitent à faire demi-tour. De récents essais ont montré que les bovins étaient capables de répondre aux stimuli de la CVir, et apprenaient assez rapidement à faire demi-tour. L’objectif de cette étude était de tester l’applicabilité d’une CVir aux ovins, dans des groupes où tout ou partie des animaux seraient équipés de collier. Nous avons entraîné des groupes de 5 brebis, et nous les avons soumis à des tests de 30 minutes dans une parcelle en couloir divisée virtuellement en son milieu par une zone d’avertissement et de punition (ZP) de 4m de large. Nous avons introduit les animaux d’un côté de la ZP, l’autre côté étant rendu attractif par de l’herbe haute (attracteur alimentaire), par la présence de congénères (attracteur social), ou ne comportant pas d’attracteur (herbe rase dans tout le couloir). Nous avons observé les déplacements. Nos résultats pour des groupes de 5 individus équipés de colliers montrent que la CVir est capable de contrôler efficacement les animaux (< 10% traversent), avec une excellente rémanence de l’apprentissage (> 30 jours). Les tentatives de traversée avortées (demi-tours) ont été plus nombreuses les 5 premières minutes des tests, et différentes selon les attracteurs : social > alimentaire > nul. Les comportements ont varié entre groupes et entre individus au sein d’un groupe. Les groupes mixtes testés incluaient 32 individus dont 0, 50, 75 ou 100% de brebis équipées (avec collier et entraînement) et des brebis naïves (sans collier, sans entraînement), et étaient soumis à un attracteur alimentaire. Les brebis naïves qui pouvaient traverser ont entraîné une partie des brebis équipées. En conclusion, il semble possible de contrôler des groupes d’ovins à l’aide d’une CVir dans un espace précisément délimité lorsque tous les individus sont équipés d’un collier. Lorsque seuls quelques animaux sont équipés, la CVir peut devenir un moyen de restreindre le pâturage de certains animaux au sein d’une groupe mixte, mais difficilement un outil de contrôle de l’ensemble du groupe.