Cette communication s'appuie sur les resultats de recherches menees par D. Barres, S. Bonny, Y. Le Pape et J. Remy. La dimension ethique prend une place preponderante dans le discours des producteurs, discours remarquablement homogene, sans etre pour autant stereotype. Les exploitations, elles, sont fort diverses, de la plus modernisee a la plus traditionnelle. Les types de production et les dimensions d'exploitation, tout comme les profils des exploitants representent l'essentiel de l'agriculture francaise. L'une des fonctions de ce discours si bien partage n'est-il pas de produire le "ciment ideologique" necessaire pour rassembler des individus aussi heterogenes? Il demeure une question: comment des individus aussi dissemblables (par leur capital economique et leur position sociale) ont-ils pu adopter une commune conception de l'agriculture et decrire, en des termes presque identiques, les circonstances de leur rupture avec l'agriculture "classique"? La communication propose une hypothese mettant l'accent sur le traumatisme de la modernisation chez certains agriculteurs et la recherche d'une securisation, d'une plus grande coherence par l'adoption d'une ethique tres prescriptive, etroitement liee a la production et a ses normes.