L’existence des lignées de cailles STI (Short Tonic Immobility) et LTI (Long Tonic Immobility), issues d’une sélection génétique divergente sur la durée d’immobilité tonique (IT), offre une opportunité unique d’étudier la variabilité anatomique de l’encéphale corrélée à différentes réponses au comportement de peur. Les cailles STI se révèlent moins peureuses que les cailles LTI dans des situations effrayantes (néophobie). Une des hypothèses avancées est que la différence de comportement entre les deux lignées serait corrélée à des différences de connectivité des structures impliquées dans le circuit fonctionnel associé. Des cerveaux de cailles mâles adultes LTI (n=10) et STI (n=10) ont été imagés ex vivo avec une IRM 11,7T (NeuroSpin). Les données décrivant la neuroanatomie du cerveau de caille étant rares et incomplètes, nous avons fait un premier travail comparatif avec des données IRM cérébrales décrites chez d’autres oiseaux. Comme le système visuel joue un rôle important dans la perception de l’environnement, nous avons d’abord réalisé l’identification et la segmentation de structures tels que les nerfs optiques, le chiasma optique et le tectum. Dans ce dernier cas, nous avons observé des contrastes différents sur les IRM qui pourraient correspondre aux couches de cellules identifiées sur des coupes d’encéphales de cailles, colorées au violet de Crésyl. Une fois toutes les structures cérébrales segmentées, nous pourrons construire un atlas IRM probabiliste du cerveau de caille et calculer les cartes de connectivité entre les différentes structures grâce à l’utilisation de la tractographie. Nous chercherons ensuite à vérifier que les connectivités des structures du réseau neuronal de la peur diffèrent entre les cailles STI et LTI, en cohérence avec les données comportementales et physiologiques.