Bien manger, ça s'apprend / A l'école du bien manger / Dijon alimentation durable 2030 - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Autre Publication Scientifique Année : 2019

Bien manger, ça s'apprend / A l'école du bien manger / Dijon alimentation durable 2030

Résumé

BIEN MANGER, ÇA S’APPREND « On acquiert son répertoire alimentaire un peu comme on apprend sa langue maternelle », lance Sophie Nicklaus, chercheuse à l’Inra au Centre des sciences du goût et de l’alimentation. « C’est par l’exposition répétée à des aliments variés que l’on forme ses habitudes, sans même y prêter attention ». La petite enfance est un moment clé pour l’alimentation. Une période matrice où se forment nos préférences. Les études montrent que plus l’enfant a l’occasion de goûter de nouveaux aliments, plus ceux qu’il appréciera seront nombreux. Comme pour tout apprentissage, répéter, insister, recommencer sont les maîtres-mots, en particulier lors de l’introduction des légumes. Si l’enfant fait la moue devant ses carottes, pas de panique. Il les mangera peut-être de bon coeur la prochaine fois, ou la fois suivante. « C’est un peu comme quand on veut apprendre à l’enfant à dire merci ou s’il vous plaît. Il faut répéter des centaines de fois avant qu’il le fasse », explique Sophie Nicklaus. Pour que l’enfant développe le plaisir de manger des aliments sains, les parents doivent éviter deux écueils : s’ils sont trop indulgents et ne posent pas les règles du repas, l’enfant développera des habitudes peu favorables à sa santé. À l’inverse, une approche trop coercitive, composée d’injonctions comme « tu ne sortiras pas de table avant d’avoir fini tes courgettes », placent les repas et les aliments dans un contexte émotionnel négatif qui nuit au développement du goût. Souplesse, écoute, apprentissage par l’exemple : voilà qui semble plus à même d’orienter l’enfant vers une alimentation riche et saine. DIJON ALIMENTATION DURABLE 2030 Ce projet porté par Dijon Métropole a pour ambition de démontrer que la transition alimentaire est une formidable opportunité pour la transformation d’un territoire au plan environnemental mais également social et économique. Le principe fondateur repose sur une boucle vertueuse où le « Mieux manger » promeut le « Mieux produire » et où le « Mieux produire » permet le « Mieux manger ». « Mieux produire » et « Mieux manger » sont donc étroitement liés avec pour vocation d’améliorer le bien-être du citoyen par une meilleure alimentation et un meilleur environnement. La stratégie générale repose sur une approche systémique allant de la production, à la transformation, la distribution des produits et finalement leur consommation, avec le numérique comme facilitateur. Les légumineuses sont emblématiques de cette vision systémique, le développement de leur culture, essentiel dans les systèmes agroécologiques, est possible grâce à la construction d’une filière comprenant la mise en place de deux unités de transformation pour l’obtention de protéines végétales et l’ouverture de débouchés pour l’alimentation humaine d’une part et pour l’alimentation animale d’autre part. Le projet mobilise les acteurs territoriaux, économiques, sociaux et académiques (dont l’Inra) avec au total 50 partenaires, 180 personnes et 300 communes. À L’ÉCOLE DU BIEN MANGER Que faire si l’enfant n’a pas acquis, petit, les meilleures habitudes alimentaires ? Peut-on encore rectifier le tir ? Tout à fait, répondent les chercheurs du projet PUNCH, projet ANR lancé en 2016. Ce projet vise, entre autres objectifs, à identifier des leviers d’action afin d’orienter les enfants vers de meilleurs comportements alimentaires. Pour cela, les chercheurs veulent mettre à profit l’outil fondamental du manger sain : le plaisir. Plaisir dont Sophie Nicklaus définit les trois dimensions. D’abord, celui lié au goût de l’aliment lui-même. Ensuite, celui lié au contexte social, à la commensalité (à savoir la manière de partager les repas). Enfin, le plaisir lié aux représentations, au savoir qu’un aliment est à la fois fortifiant et bon pour la planète. En mettant en oeuvre ces dimensions, les chercheurs testent des interventions en milieu scolaire afin de changer les habitudes et accoutumer les enfants aux aliments les plus favorables à leur santé. Exemple de leur approche : en ce moment, ils mettent au point des stratégies, basées sur le jeu, les défis, la découverte sensorielle et les échanges avec la famille afin de leur faire apprécier les légumineuses comme les pois chiches.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02787532 , version 1 (05-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02787532 , version 1
  • PRODINRA : 490928

Citer

Sophie Nicklaus. Bien manger, ça s'apprend / A l'école du bien manger / Dijon alimentation durable 2030. 2019, 2 p. ⟨hal-02787532⟩
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