Nager en eaux troubles. Retour sur la place de la recherche dans des territoires traitant des rapports entre agriculture et qualité de l'eau
Résumé
This article takes a reflective look at our involvement as researchers in the project "Agriculture put to the test by water policies". Four study territories came within research project : the Vittel-Contrex impluvium ; the catchment area of the commune of Harol in the Vosges ; the lake of the river Sorme in the Saone-et-Loire ; and the bay of Douarnenez in Finistere. A "need for science" is expressed within the water management authorities and brings these four territories closer. But it is presented in a variety of ways : specialized expertise ; a request for participation in collective expertise and action ; retrospective analysis with more or less distance to the actors. There is interest and sometimes there are qestionings / reserves / doubts about investigation in social sciences, which often remains on the margin of the other surveys made. The sciences do not have the same legitimacy in the eyes of water managers. These managers expect surveys to raise uncertainties, but the research has also brought new questions. It is a discomfort experienced by the researcher, but at the same time the partnership with the water stakeholders enables new data to be accessed. The involvement of researchers in management situations has probably not resulted in modifying local power struggles, as these are simply moved on or are expressed in a different manner.
Nous revenons de manière réflexive sur notre implication de chercheurs dans quatre territoires d'étude (l'impluvium de Vittel-Contrex et l'aire d'alimentation de captage de la commune de Harol - Vosges, le lac de la Sorme - Saône-et-Loire - et la baie de Douarnenez - Finistère -) dans le cadre du projet de recherche, l'agriculture à l'épreuve des politiques de l'eau. Un "besoin de science" s'exprime dans les instances de gestion de l'eau et rapproche ces quatre territoires. Mais il se décline de manière variée : l'expertise spécialisée, une demande de participation à l'expertise et à l'action collectives, l'analyse rétrospective avec plus ou moins de distance aux acteurs, avec un intérêt et parfois des interrogations / réserves / doutes envers l'investigation en sciences sociales. Celles-ci reste souvent à la marge des autres expertises produites. Les sciences n'ont pas la même autorité, de même que les savoirs des cabinets d'expertise et des usagers de l'espace et des agriculteurs n'ont pas la même légitimité aux yeux des gestionnaires de l'eau. Ceux-ci attendent des expertises qu'elles lèvent des incertitudes, mais les recherches conduites ont aussi apporté de nouvelles questions. C'est un inconfort que le chercheur vit, mais dans le même temps le partenariat avec les acteurs de l'eau lui permet d'accéder à des données inédites. L'implication des chercheurs dans des situations de gestion n'a probablement pas conduit à modifier les rapports de force locaux, ceux-ci s'étant simplement déplacés ou exprimés différemment.
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