Modélisation exploratoire de la pollution des eaux souterraines par deux pesticides : isoproturon et atrazine
Résumé
Dans le cadre de travaux initiés en 2014 avec l'Agence de l'Eau Seine-Normandie sur la thématique de la modélisation de la pollution d'origine agricole à l'échelle du bassin, il a été proposé d'intégrer le module PeSTICS, modélisant le transfert de pesticides dans les sols, au sein de la plateforme de simulation spatialisée STICS-MODCOU. L'utilisation exploratoire menée ici de ces modèles poursuit un objectif de définition d'une méthodologie de modélisation spatialisée pouvant permettre, à terme, une reconstitution satisfaisante de l'évolution, à la fois, des niveaux et des dynamiques de concentrations en pesticides mesurés en nappe. Cette première application spatialement distribuée a été mise en oeuvre à l'échelle d'une surface d'étude volontairement restreinte (région du Provinois - 1 500 km2). L'association conjointe de ces outils permet d'englober une majeure partie des paramètres influant sur le devenir des pesticides dans l'environnement, qu'ils soient d'origine intrinsèque, structurale ou extérieure. En plus de tenter de caractériser les transferts de produits phytosanitaires par la modélisation, cette étude avait également pour objectif d'évaluer la faisabilité d'une reconstruction de l'évolution des pratiques phytosanitaires à grande échelle et sur le temps long, afin de pouvoir alimenter de manière satisfaisante le module agronomique. La plateforme bénéficie ainsi des entrées issues de la base ARseiNe (base de données Agricole Régionalisée sur le bassin Seine-Normandie) constituée par l'INRA SAD-Aster, laquelle mobilise plusieurs sources de données permettant de caractériser les systèmes de culture avec un recul de 20 ans. Même si dans le cas de l'isoproturon, par comparaison aux chroniques de mesures aux points d'observation, les concentrations sous-racinaires calculées par PeSTICS et celles restituées en nappe par le modèle hydrogéologique sont d'ordres de grandeur comparables, l'obtention de ces premiers résultats a permis d'identifier, notamment dans le cas de l'atrazine, des verrous et limites à explorer par la suite afin d'améliorer la méthodologie ainsi que les résultats associés : amélioration des descriptions menées par matière active, caractérisation des usages agricoles antérieurs aux années 1990 de certaines molécules, intégration de sources complémentaires de description des usages sur la période récente (BNVD), association précise entre type de sol et de culture, intégration plus finement spatialisée des caractéristiques physico-chimiques des sols (RRP au 1/250 000ème), etc. Ces aspects feront chacun l'objet de pistes à investiguer au cours de la nouvelle phase de l'étude (2017/2018).
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)