L'utilisation de foin ventilé : une solution pour améliorer l'autonomie des élevages caprins?
Résumé
En France, l’élevage caprin est actuellement composé d’environ 1,4 millions de chèvres, réparties dans des exploitations qui ont tendance à s’agrandir (>200 chèvres). Pour autant elles ne possèdent pas une surface fourragère en adéquation avec leur cheptel. L’alimentation constitue le premier poste du coût de production dans la filière caprine, en raison d’une part importante de l’utilisation d’intrants. Le contexte économique se caractérise par une flambée historique des concentrés achetés, associée à un prix du lait incertain. Les éleveurs se posent donc davantage de questions quant à la rentabilité de leur système d’exploitation. Il est donc pertinent de s’interroger sur la mise en place de systèmes plus autonomes conciliant performances économiques, environnementales et sociales.
C’est pourquoi l’INRA a mis en place, dans la principale région caprine de France, une expérimentation système basée sur l’autonomie alimentaire des élevages caprins. Le dispositif appelé « Patuchev », vise donc à évaluer et proposer des systèmes de production plus autonomes et économes, et permettant à l’éleveur un revenu et une activité plus attractifs. Pour y parvenir, des choix techniques ont été mis en place, comme l’implantation de prairies multi-espèces, ou bien la construction d’un séchoir en grange, alliant tous deux une production de fourrages de qualité supérieure.
Mon étude porte sur un système d’environ 60 chèvres de race Alpine conduites en contre saison et en bâtiment. L’objectif est de déterminer l’impact du foin ventilé sur l’amélioration en autonomie du système. Ce programme ayant débuté en Novembre 2012, la période considérée concerne la campagne laitière 2013 et les 6 premiers mois de la campagne laitière 2014. Pour cela, je me suis appuyé sur les résultats d’ingestion, de production laitière qualitative et quantitative, et d’état corporel du troupeau, tout en prenant compte des coûts de production du foin et des divers méteils autoconsommés.
L’étude a mis en évidence une différence significative sur la qualité des foins selon l’année de récolte. Egalement, une corrélation positive entre la quantité de MS de fourrage ingérée et la qualité du fourrage (MAT, UFL, UEL) a été démontrée. Les quantités ingérées (fourrage et concentrés) ont été supérieures pour la campagne laitière 2014, ce qui s’est traduit par une production laitière journalière moyenne supérieure de 0,35 litre par chèvre. Néanmoins la quantité de concentrés utilisée pour produire ce lait a toutefois été proche entre les 2 campagnes à stades physiologiques comparables. En revanche, en raison d’une part plus importante de concentrés autoconsommés, l’autonomie globale s’est améliorée de 8 %. Quelle que soit l’année, la part de fourrage ingérée est d’environ 68 %. L’étude économique de la campagne 2013 a démontré malgré une production laitière relativement basse, un solde alimentaire au dessus de la moyenne du réseau d’éleveur de l’IDELE.
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