Le tempérament influence les performances d'apprentissage et de mémoire chez le cheval
Résumé
Dans une série d’études réalisées chez les chevaux, nous avons déterminé si certains types de tempérament (personnalité) pouvaient favoriser les capacités cognitives, et si oui dans quels cas. Pour cela, nous avons joué sur un paramètre essentiel qui impacte les performances d’apprentissage : le stress. Les différents facteurs de stress utilisés dans ces études étaient d’intensité faible à modérée, et inspirés des situations vécues par les chevaux au travail (exposition à des situations nouvelles par exemple). Les résultats ont montré que si le cheval est dans un état de stress au moment d’apprendre, et que ce stress n’est pas induit par la situation d’apprentissage elle-même (le cheval est mis dans une situation anxiogène avant d’apprendre), les chevaux peureux sont toujours défavorisés (Valenchon et al., 2013). Néanmoins, le fait d’être peureux n’est pas toujours un handicap. Lorsqu’aucun facteur de stress n’est surajouté, les chevaux peureux ont des performances de mémoire de travail supérieures, suggérant un état d’éveil plus élevé. Par ailleurs, en cas d’état de stress induit par la tâche elle-même (cas d’utilisation de renforcements négatifs par exemple), ils sont là aussi les plus performants (Lansade et Simon, 2010). Enfin, les chevaux peureux se sont systématiquement révélés plus résistants à l’extinction, ce qui suggère chez eux une moins grande flexibilité comportementale. Les autres dimensions de tempérament, telles que la grégarité, l’activité locomotrice ou la sensibilité sensorielle ont également une influence, qui, même si elle est moindre, nous permet d’affiner notre compréhension des liens entre tempérament, stress et performances cognitives. L’ensemble de ces travaux nous permet de mieux comprendre les atouts et inconvénients de chaque cheval, et de suggérer des méthodes d’entraînement personnalisées au tempérament de chaque individu.