L’article aborde la dimension structurelle des changements qui ont affecté le secteur agricole mexicain depuis la ratification de l'Accord de libre-échange d'Amérique du Nord (Alena), en janvier 1994, dimension qui est généralement occultée par l’analyse macro-sectorielle. Il montre ensuite comment et combien la diversité et l’ampleur de l’intervention publique dans sa configuration nouvelle ont contribué au creusement des écarts au sein du secteur tout en facilitant la gestion des phénomènes de marginalisation et de pauvreté rurale. Il montre enfin en quoi les transferts publics ne sont qu’une contribution au processus général de diversification des activités et des revenus — au sein duquel les transferts privés liés à la migration occupent une place centrale —, entraînant une profonde reconfiguration de l’économie des familles rurales. Il aborde en conclusion les conséquences de ces changements sur la nature et le sens des transitions en cours, ainsi que les enjeux, notamment politiques, qui en découlent.