Teneur en protéines des blés biologiques en Lorraine : de nouvelles perspectives pour la filière
Résumé
La qualité insuffisante de certains lots de blé biologiques entraine un déclassement de la récolte vers le circuit des blés fourragers biologiques ou conventionnels. Ce qui entraîne un manque à gagner pour les agriculteurs et favorise une augmentation des importations de blés alors que la demande en produits issus de l'agriculture biologique augmente. Dans ce contexte, une étude a été menée par le CGA Lorraine en partenariat avec l'unité de recherche INRA de Mirecourt. Les objectifs étaient (i) de dresser un état de la qualité protéique des blés lorrains et d'identifier les pratiques culturales mises en œuvre, (ii) de déterminer quels étaient les facteurs agronomiques limitant la qualité. Puis un nouveau mode de conduite était testé dans le but d'améliorer la teneur protéique du blé. Pour cela, une enquête auprès d'agriculteurs nous a permis de recenser les différentes pratiques culturales réalisées sur leurs parcelles de blé entre 2004 et 2006. Ensuite une typologie en 5 classes a été établie à partir des données recueillies : rotation, passé cultural, et les pratiques telles que le travail du sol, la fumure, le désherbage. Puis quatre de ces conduites - blés à précédent prairie ou à précédent céréale - ont été étudiées en situation expérimentale afin d'identifier et de hiérarchiser les facteurs limitant du rendement de la qualité. Les facteurs limitant se sont exprimés sur les blés à précédent céréale, et concernaient les adventices, l'azote et la structure du sol. Cependant, si le rendement était deux fois plus élevé derrière un précédent prairie, l'effet sur la teneur en protéine était constaté mais peu significatif. Enfin, la conduite du blé en association avec un pois protéagineux a été comparée à la conduite de blé et de pois purs. La production globale de la parcelle ainsi que la teneur en protéines étaient meilleures en comparaison aux cultures pures. La pression en adventices était moins importante et le reliquat azoté post-récolte était plus faible que sur pois pur, ce qui diminue fortement le risque environnemental. Cette association de culture ouvre de nombreuses perspectives sur le plan agronomique. Cependant sur les plans techniques et économiques, les résidus de protéagineux et le coût du triage des espèces pourraient limiter le développement de cette conduite
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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