La variation d'échelle dans l'observation et l'interprétation socio-anthropologique est une question très présente dans l'œuvre de J.-P. Olivier de Sardan. Son appel à " faire varier les échelles " vise in fine à dépasser " l'accumulation sans fin des monographies purement locales ", critique souvent adressée à la démarche anthropologique. Mais y parvenir suppose de dépasser l'opposition canonique entre, d'une part, " l'approche centrée sur les acteurs ", privilégiée par la socio-anthropologie, et, d'autre part, " l'approche centrée sur les structures " et sur les multiples facteurs supra locaux qui affectent les processus de changement social. L'opposition entre ces deux approches est cependant plus facile à dénoncer qu'à abandonner. La contribution propose un état de cette question complexe dans l'œuvre de J.-P. Olivier de Sardan et avance des éclairages complémentaires afin d'inclure dans la " boîte à outil " de la socio-anthropologie une manière de faire de la description et de l'interprétation " au sens large " qui lui soit spécifique.