Lors de la 4e Conférence ministérielle à Doha, les membres de l’OMC ont accepté de négocier la réduction de barrières tarifaires et non-tarifaires pour les Biens et Services Environnementaux (EGS). Plusieurs pays, soutenus par l’UNCTAD, ont suggéré que la notion d’EGS ne devrait pas se limiter à des technologies propres ou de remédiation – biens et services industriels fournis par les pays du Nord et qui bénéficient déjà de droits de douane relativement faibles ; et que les pays du Sud pourraient également être gagnants pourvu que la définition d’EGS soit étendue aux biens produits avec des processus environnementalement préférables (EPPs), notamment les produits issus de l’agriculture biologique ou le bois issu de forêts gérées de manière durable. Ceci soulève la question de la nature et de la distribution des gains en bien-être attendus d’une libéralisation préférentielle pour des produits « verts ». L’objectif de ce document est de comparer les effets d’une libéralisation préférentielle pour des EPPs à une baisse indifférenciée des tarifs dans le cadre de l’OMC. Les auteurs utilisent un modèle simple où la technologie verte consiste en une limitation sur l’usage d’un input polluant, et où les consommateurs du Nord valorisent davantage les produits bio. Une réduction préférentielle des droits de douane augmente le welfare, mais ce gain est toujours inférieur à celui permis par une libéralisation non spécifique. Finalement ils étudient des dimensions non-tarifaires (coûts de certification et problèmes de reconnaissance mutuelle des certifications) qui sont susceptibles de limiter encore les gains attendus d’une libéralisation des EPPs.