La Côte d’Ivoire présente depuis plusieurs décennies une forte évolution de sa spécialisation agricole : les productions de café et cacao évoluaient favorablement jusque récemment, sur la base d’une agriculture de frontière largement soutenue par les autorités publiques. Mais l’épuisement de la ressource forestière et surtout l’évolution des marchés internationaux de matières premières agricoles, auxquels les producteurs sont désormais confrontés, ont induit des reconversions culturales, vers l’ananas dans les années 1990, le palmier à huile, et enfin, plus récemment, vers l’hévéa. L’étude menée a pour but de comprendre les choix culturaux des ménages en Basse Côte d’Ivoire. Elle s’intéresse en particulier à la mise en plantation en hévéas d’une partie des patrimoines fonciers, comprise comme étant un investissement coûteux, dont le retour est assuré à terme suivant la maturation des arbres, et qui gèle une partie des terres qui auraient pu être utilisées autrement, en particulier pour une production vivrière.