Aussi étrange que cela paraisse, la contribution de l'ensemble de la filière viti-vinicole dans l'économie française n'était pas très bien connue. Le poids économique ou valeur totale produite (VA) par les entreprises viti-vinicoles qui assurent la mise en marché n'avait toujours pas fait l'objet d'analyse. Il en était de même pour la répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière, depuis les producteurs en amont d'une part et la distribution ou la consommation en aval d'autre part. Le chapitre offre donc une vision exploratoire très synthétique du poids économique et de la création de valeur dans la filière vin française, et donne une première idée de la répartition de richesses aux différents niveaux de ce secteur économique. Les estimations de la valeur ajoutée totale (ou contribution au PIB français) de la filière étudiée atteint la somme de 13 800 MM d'euros, que se partagent le niveau viticulture (6 000 MM d'euros), les entreprises intermédiaires (4 300 MM d'euros) et les différents circuits de distribution en France (3 500 MM d'euros). La VA réalisée par les circuits de distribution étrangers peut difficilement être évaluée. Cette répartition montre clairement, au sein de la filière viti-vinicole française, une plus grande appropriation relative de cette création de richesses par le niveau "production", suivie par le niveau distribution si l'on inclut la valeur ajoutée des circuits de distribution étrangers à l'exportation, puis par les entreprises d'aval. En première conclusion de cette description des transactions, on constaterait donc un rapport de force plutôt défavorable pour les entreprises metteuses en marché. Même si la construction proposée, par estimations successives, est sujette à critiques, elle a pour premier objectif de présenter une tentative d'évaluation rationnelle, afin d'enrichir la qualité des débats économiques, qui sont sans doute devenus nécessaires aujourd'hui.