Résocot est un projet de recherche en réseau (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana et Mali) pour analyser les performances des filières cotonnières d'Afrique sub-saharienne et pour les accompagner dans leur processus d'évolution institutionnelle. L'évolution institutionnelle des filières cotonnières en Afrique francophone se fait par étapes avec une redistribution des rôles entre l'Etat, les opérateurs privés et les nouveaux acteurs (entités collectives). Selon les pays, différents stades de libéralisation et différents modèles de coordination (combinaisons variées d'actions collectives et d'actions de régulation plus ou moins importantes) de l'Etat sont observés. Le projet Résocot vise à appliquer une méthodologie commune pour analyser simultanément des formes variées d'organisation de la filière cotonnière et cerner leur performance. Contrairement à certaines analyses dominantes, le projet repose sur le choix de la théorie néo-institutionnelle qui prend acte que les institutions et leur fonctionnement influent sur la performance des activités économiques. Dans la pratique, l'application de la théorie a consisté d'abord à caractériser le mode d'organisation de la filière, à en identifier les indicateurs de performance et à cerner l'incidence du mode d'organisation sur la performance. Une autre originalité a consisté à référer la performance à la satisfaction d'objectifs de développement : réduction de la pauvreté, durabilité environnementale, compétitivité internationale. La mise au point de la méthodologie a conduit à la constitution de bases de données articulées et à la conception d'outils de vision de synthèse pour faciliter l'analyse et aider à la prise de décision. L'analyse comparée des six pays du réseau fait nuancer le caractère de fatalité des défaillances de coordination (par l'Etat ou par le marché) et fait ressortir le rôle des actions collectives pour surmonter les effets des défaillances de coordination.