Progress margin in productivity of cotton production by smallholders in SSA
Marge de progrès en productivité dans la production cotonnière par le petit paysannat en Afrique Subsaharienne
Résumé
Les pays au sud du Sahara représentent une part limitée de la production mondiale de coton, mais significative au niveau des exportations. Les chiffres existants permettent de constater que le coton de l'Afrique francophone est l'un des plus compétitifs du monde. Ce résultat est notable puisque cette production ne bénéficie d'aucune subvention alors qu'existent des impacts socio-économiques positifs. La poursuite, voire l'accentuation, du soutien à la production dans de nombreux pays cotonniers met en cause l'avenir du coton dans les pays au sud du Sahara. La correction de la situation d'iniquité doit être envisagée à travers les négociations internationales dont l'issue reste incertaine. Les efforts doivent être consentis dans les pays africains dans l'objectif d'une amélioration de la productivité et de la compétitivité. La communication analyse les marges de progrès en productivité au champ à partir des données issues d'enquêtes conduites au Mali, au Bénin et au Mozambique, pays aux évolutions différenciées dans l'intensificatio n de la culture cotonnière. Les rendements moyens sont bas, au mieux corrects, mais il y a une certaine dispersion du rendement en liaison avec le degré d'utilisation des intrants, dont le niveau est bien inférieur à ce qui est observé dans de nombreux autres pays. Le rendement atteint par le groupe supérieur de paysans peut être bien supérieur au rendement moyen à l'échelle mondiale et proche des meilleurs rendements sous conditions pluviales de production. Le différentiel entre ce niveau de rendement et le rendement moyen dans les pays concernés est une indication de la marge de progrès en productivité avec les techniques existantes de production. Un gain significatif de productivité est possible avec les techniques existantes, et davantage avec des techniques complémentaires adaptées. Il est cependant difficile de relier le différentiel de rendement observé à un nombre limité de pratiques culturales ou d'établir une priorité dans les pratiques à corriger. La notion de gestion d'espérance de rendement en relation avec la gestion des itinéraires techniques est proposée. Les raisons et les contraintes à l'origine de la réalisation non optimale des techniques culturales, telles que la densité de population, le démariage, l'utilisation correcte des engrais et des pesticides sont identifiées. Les perspectives des techniques conventionnelles ou des technologies nouvelles pour soulager les contraintes des paysans pour gagner en productivité sont soulignées. Dans le contexte de changement de cadres institutionnels des filières cotonnières au sud du Sahara, les conditions pour une exécution efficace de la recherche sont discutées.