Les courtiers de campagne interviennent sur le marché du vin en vrac. Sans prendre possession des produits, ils aident les producteurs et les négociants à se rencontrer et à échanger. Bien que ces intermédiaires interviennent dans plus de 60% des échanges, y compris dans le cadre de contrats d'approvisionnement pluri-annuels, leur rôle est peu connu et leur légitimité est souvent remise en cause. Le chapitre a pour objectif d'analyser les raisons pour lesquelles les producteurs et les négociants peuvent avoir intérêt à continuer à recourir à des intermédiaires comme les courtiers. L'étude de la profession de courtier en vins, de ses fonctions et de ses performances peut permettre d'expliquer la pérennité de cette institution. Dans une première section, les auteurs montrent que, grâce à leur statut d'intermédiaire indépendant et à l'expertise qu'ils développent, les courtiers permettent une réduction des coûts associés aux échanges (coûts de collecte de l'information, de négociation et de contrôle et d'exécution). La seconde section du chapitre analyse quels sont les facteurs qui poussent à la remise en cause, par les autres agents de la filière, de la légitimité des courtiers. La troisième section cherche à expliquer la place que les courtiers peuvent occuper dans le cadre de relation de long terme entre producteurs et négociants. Enfin le chapitre conclut sur la thèse selon laquelle, tant que le marché du vrac conserve un certain degré d'atomicité, les courtiers conserveront une place importante dans la mise en oeuvre des échanges.