La réponse aux besoins d'approvisionnement spécifiques (volumes, régularité et standards) de la grande distribution (45% part de marché alimentaire en Turquie), dans un contexte agricole encore très peu spécialisé (très petites exploitations qui produisent de manière hétérogène), est soutenue au travers de l'organisation des producteurs. En effet, le système coopératif turc reçoit, depuis 1995, d'importantes incitations du secteur public en ce sens (aide au financement et possibilité d'intégration de la fonction de courtier). De ce cadre institutionnel résulte la mise en place de contrats directs entre supermarchés et coopératives qui encouragent les coopératives vers des investissements spécifiques répondant aux exigences en produits standardisés des supermarchés. Grâce aux théories néo-institutionnelles (coûts de transaction, théorie des contrats, changements institutionnels) et aux théories de l'action collective, l'auteur tente de répondre à deux questions majeures pour sa recherche : quelles sont les conditions d'entrée des producteurs dans des coopératives de vente ? quelle est l'efficacité des incitations publiques/privées à la spécialisation/modernisation des coopératives déjà constituées ?