L'article empirique reprend le cadre d'étude de la contrainte budgétaire molle proposé par Dewatripoint et Maskin (1995). On dit que l'entreprise fait face à une contrainte budgétaire molle quand la source de financement (la banque) ne peut pas s'engager de manière crédible à prendre possession des actifs de la firme dans le cas d'un défaut de paiement de sa part. En effet, il peut être optimal ex post pour la banque de repousser l'échéance du prêt ou de ne rien faire en attendant un rendement possible de son investissement car tout fonds engagé est irrécouvrable. On utilise une base de données correspondant à 4 500 firmes demandant un crédit dans 26 pays en transition. On applique un probit bivarié censuré pour analyser les déterminants des croyances des managers sur le fait que la contrainte budgétaire de leur entreprise est molle. L'équation de sélection, i.e. avoir ou non reçu un prêt, est importante car elle rend compte de la capacité de la banque à sélectionner les bons projets, ou les bonnes entreprises. On montre que (i) les croyances des managers concernant une contrainte budgétaire molle sont plus basses quand le prêt exige un collatéral, (ii) que plus les firmes de grande taille ont plus de chance de croire que leur contrainte budgétaire est molle, (iii) que les managers de firmes qui ont connu une situation financière ou économique difficile dans les dernières années ont plus de chance de penser que leur contrainte budgétaire est molle.