Impacts socio-économique des stratégies de régulation de l'ingestion post-sevrage chez le lapin -Analyse rétrospective sur 10 ans - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Socio-economic impacts of feed intake restriction strategies for the growing rabbit after weaning - A 10- years retrospective analysis.

Impacts socio-économique des stratégies de régulation de l'ingestion post-sevrage chez le lapin -Analyse rétrospective sur 10 ans

Résumé

Analysis. The young rabbit, like all young mammals, has to deal with digestive disorders around the weaning period. In breeding, it is desirable to reduce the risk of digestive disorders (diarrhoea) without using drugs, including preventive antibiotic practices. INRA has conducted an ambitious research program in collaboration with ITAVI and the main animal feed companies (federated in a group "GEC"). These works have shown that a good control of the post-weaning feed intake reduces the risk of digestive diseases while improving feed efficiency. In terms of impacts, this lead in both a reduction in the losses of rabbits growing (720000 rabbits saved / year or 30M€ over 2005-2015), a reduction in the use of drugs (-50% antibiotics used against digestive disorders) and by a reduction in food costs (+ 5% of feed efficiency, or 40M€ in savings between 2005-2015). This temporary restriction of the intake after weaning also impacted favourably the environment (-9% of global warming potential,-11% of eutrophication potentials and-12% of acidification, and-10% occupation of agricultural areas). This practice therefore combines economic, environmental and social benefits. Contexte et introduction Chez le jeune mammifère, la réussite du sevrage déterminera sa santé et sa croissance ultérieure. Mais le sevrage est aussi une phase de forte sensibilité aux troubles digestifs, que ce soit chez l'homme, le porcelet, le veau, ou le jeune lapin entre 4 et 9 semaines d'âge. Les pathologies digestives infectieuses sont en effet la principale cause de mortalité post-sevrage chez le lapin (Marlier et al. 2003). En outre, depuis la première épidémie d'entéropathie épizootique du lapin (EEL) en 1997, le contrôle des maladies digestives autour du sevrage est devenu encore plus difficile en cuniculture. Pour lutter contre ce risque, les vétérinaires ont souvent recours aux antibiotiques, en approche métaphylactique (traitement d'un lot d'animaux dans lequel un ou quelques individus sont malades, risquant ainsi de contaminer leurs congénères) voire prophylactique ("préventif": traitement d'un lot d'animaux, qui ont un risque élevé de maladie, avant apparition des premiers symptômes. La recherche d'alternatives aux antibiotiques est spécialement importante en filière cunicole, car du fait de son faible poids économique (2% des productions animales), elle est très sensible au contexte économique et sociétal, et ne reçoit aucune subvention nationale ou Européenne. Cette filière en France concerne actuellement environ 1000 professionnels (+ environ 500 emplois indirects), et permet une réelle diversification de l'offre en produits animaux de haute qualité nutritionnelle. La question de l'usage de médicaments vétérinaires, déjà au coeur des préoccupations de la filière cunicole, s'est renforcée ces dernières années face à une forte demande sociétale. En effet, en 2009, l'ANSES a montré que la consommation de médicaments vétérinaires (Chevance et Moulin 2009) était particulièrement élevée en cuniculture, sachant qu'environ la moitié des antibiotiques sont dirigés pour les pathologies digestives du lapin en croissance.
Le jeune lapin, comme tous les jeunes mammifères, doit faire face à des troubles de la digestion autour de la période du sevrage. En élevage, il est souhaitable de réduire les risques de troubles digestifs (diarrhée) sans employer de médicaments, notamment par des pratiques d'antibiothérapie préventive. L'INRA a conduit un programme ambitieux de recherche, en collaboration avec l'ITAVI et les principales firmes service en alimentation animale (fédérées par le GEC, Groupe Expérimentation Cunicole). Ces travaux ont montré qu'une bonne stratégie de régulation de l'ingestion en post-sevrage réduit les risques de pathologies digestives tout en améliorant l'efficacité alimentaire. En terme d'impacts, cela se traduit donc à la fois par, une réduction des pertes de lapins en croissance (720000 lapins sauvés/an soit 30M€ sur 2005-2015), une réduction de l'utilisation de médicaments (-50% d'antibiotiques utilisés contre les troubles digestifs), et par une réduction des coûts alimentaires (+5% d'efficacité alimentaire, soit 40M€ d'économie entre 2005-2015). Cette limitation provisoire de l'ingéré alimentaire après le sevrage a également des conséquences sur les impacts environnementaux de la cuniculture conventionnelle (-9% de potentiel de réchauffement climatique,-11% des potentiels d'eutrophisation et-12% d'acidification, et-10% d'occupation des surfaces agricoles). Cette pratique permet donc de combiner des bénéfices économiques, environnementaux et sociaux.
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  • HAL Id : hal-02890980 , version 1

Citer

Thierry Gidenne. Impacts socio-économique des stratégies de régulation de l'ingestion post-sevrage chez le lapin -Analyse rétrospective sur 10 ans. 18èmes Journées de la Recherche Cunicole,, May 2019, Nantes, France. pp.27 - 28. ⟨hal-02890980⟩
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