Un compagnonnage entre marchés ? Cultures de tomates et structuration du marché des insectes auxiliaires - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Un compagnonnage entre marchés ? Cultures de tomates et structuration du marché des insectes auxiliaires

Résumé

La mise en place de politiques publiques en faveur de la réduction des produits phytosanitaires (plan Ecophyto 2018), les exigences de la distribution quant à l’absence de résidus de pesticides sur les fruits et légumes, ainsi que l’intérêt pour la production en agriculture biologique ont récemment remis sur le devant de la scène les techniques de lutte biologique. Parmi ces dernières, le recours à des insectes auxiliaires pour lutter contre les maladies et les ravageurs des cultures est largement répandu. Le développement de la lutte biologique dite « inondative » passe par l’introduction massive d’insectes dans les cultures, ce qui suppose l’émergence et la structuration d’un marché des insectes, comprenant à la fois des entreprises de production, des intermédiaires de commercialisation et des clients. Cette dimension de la transition agroécologique n’a pour le moment fait l’objet que de peu d’attention. Cette communication propose d’analyser comment a émergé et s’est développé un marché des insectes pour la protection des cultures dans le secteur de la production de tomates. Elle repose sur deux hypothèses fortes : d’une part, le produit échangé, à savoir l’insecte lui-même, importe. La structuration du marché suppose en effet des ajustements sur la qualité des insectes (leur nature, leur efficacité, les éventuels services associes), leur prix, ainsi que sur les limites géographiques ou règlementaires de l’échange de ce produit vivant ; d’autre part, la morphologie du marché des insectes est partiellement déterminée par la dynamique du marché de la tomate où se trouve sa clientèle, ce dont nous rendons compte par l’idée de « compagnonnage de marché ». Dans cette perspective, notre communication se déploie en trois moment : en premier lieu, elle revient sur l’émergence du marché des insectes auxiliaires. Elle montre qu’il ne va pas de soi de vendre des insectes, présents dans la nature, et que de très nombreux producteurs trouvent à l’extérieur de leur serre, donc hors-marché ou qu’ils conservent d’une culture à l’autre, voire produisent eux-mêmes. Ensuite, la communication aborde les interactions entre les acteurs de marché, notamment selon deux dimensions importantes : d’une part, vendre des insectes suppose que le client change ses pratiques culturales. Les producteurs d’insectes vendent donc autant un produit qu’une nouvelle façon de travailler. D’autre part, la clientèle, ici les producteurs de tomates, oriente les produits et services vendus, ce qui conduit à des transformations importantes, notamment de la chaine logistique. En dernier lieu, nous proposons une cartographie des stratégies des organisations de producteurs de tomates (70 % de la production française) pour l’achat, l’approvisionnement et l’usage des insectes.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02959061 , version 1 (06-10-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02959061 , version 1

Citer

Guilhem Anzalone, Laure Bonnaud, Florent Saucède, Zouhair Bouhsina. Un compagnonnage entre marchés ? Cultures de tomates et structuration du marché des insectes auxiliaires. 12. Journées de Recherche en Sciences Sociales (JRSS), Dec 2018, Nantes, France. ⟨hal-02959061⟩
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