Contribution of digestive determinants to individual variability in feed efficiency in young fattening cattle
Contribution des mécanismes digestifs à la variabilité individuelle de l’efficience alimentaire chez le jeune bovin en engraissement
Résumé
Le contexte agricole actuel, produire plus pour nourrir une population croissante tout en
protégeant l’environnement, amène à optimiser l’utilisation des ressources alimentaires. Bien
que les ruminants soient la seule espèce capable de valoriser les ressources végétales riches
en cellulose, ils ont un faible rendement de transformation de ces ressources en protéines
animales comparés aux autres espèces animales. Il existe cependant de la variabilité entre
individus au niveau de cette efficience d’utilisation des ressources qu’il est intéressant
d’étudier pour sélectionner des animaux efficients. De plus la compétition entre l’alimentation
animale et humaine encourage l’étude des régimes correspondants aux pratiques actuelles
(maïs) avec des régimes qui s’inscrivent dans une évolution durable de l’élevage (herbe). Ce
projet a pour objectif de comprendre les mécanismes digestifs impliqués dans la variabilité
individuelle de l’efficience alimentaire de jeunes bovins à l’engraissement. Nous avons testé 2
régimes différents (ensilage de maïs/ensilage d’herbe) sur 25 taurillons Charolais pour chaque
régime. Suite à une période de test de 70 jours pour classer les animaux sur leur ingestion
résiduelle (RFI), 16 animaux extrêmes (8 RFI+ et 8 RFI-) ont été sélectionnés pour des
mesures supplémentaires de digestion. Les mesures d’ingestion sur les 50 animaux ont
montré des quantités de matière sèche (MS) ingérée plus importante pour les RFI+ (P<0.001)
pour un gain moyen quotidien (GMQ) et un poids final similaire. Les animaux nourris au régime
herbe ont également ingéré plus de MS que ceux nourris avec le régime herbe (P=0.001).
L’étude de la digestibilité de la MS n’a pas apporté de résultats significatifs mais une corrélation
négative entre le niveau d’ingestion et la digestibilité a été observée. Des différences de pH et
de pH normalisé (NpH) ont été observées entre RFI et régime. Les animaux RFI- ont un pH
moyen plus faible (P=0.041) et passent plus de temps sous pH 5.8 et 6 (P=0.026 and
P=0.021). Les taurillons nourris avec la ration maïs ont une plus grande amplitude de NpH
(P=0.004) et passent plus de temps sous NpH= -0.3 (P=0.005). Les données collectées à
l’abattoir montrent des différences dans le poids des compartiments digestifs notamment pour
le rumen qui est moins lourd chez les animaux RFI- au sein du régime maïs (P=0.072). Les
animaux nourris avec du maïs ont un abomasum et des intestins plus lourds (P=0.033,
P=0.039). Les mesures de diamètre de l’orifice réticulo-omasal ne montrent pas de différences
significatives liées au RFI ou au régime. Enfin, l’étude du transit des digestats montre des
résultats prometteurs qu’il reste à développer et approfondir