Traque et analyse de systèmes de culture innovants intégrant des légumineuses en Bourgogne
Résumé
La diversification des cultures dans les systèmes agricoles semble un levier essentiel pour une complémentarité des services écosystémiques rendus et des fonctions délivrées par des espèces, telles que les légumineuses (Köpke and Nemecek, 2010 ; Tibi and Therond, 2017). Les surfaces dédiées à la culture de légumineuses restent cependant encore limitées à des niches en termes de débouchés, à des modes de production (agriculture biologique, agriculture de conservation…), à des filières (certains secteurs de l’élevage et de polyculture-élevage) et en deçà des niveaux de production des années 1980. Cette étude a eu pour objectifs de repérer et analyser en Bourgogne - Franche-Comté des systèmes pilotés par des agriculteurs intégrant des légumineuses de manière réussie et satisfaisante en termes de services rendus en vue de formaliser et partager ces connaissances sous forme de références utiles pour l’action.
Résultats et perspectives :
Le repérage, la caractérisation, l’évaluation des performances, des conditions de réussite et la formalisation des systèmes avec légumineuses (Salembier et al., 2013, Salembier et al., 2016 ; Meynard et al., 2016) se sont déroulés de mars 2017 à février 2020 sur l’ensemble du territoire de la Bourgogne - Franche-Comté en se focalisant sur des systèmes de production en grande culture et polyculture-élevage.
Les résultats des enquêtes conduites auprès de 13 agriculteurs ont permis de repérer 11 systèmes de culture différents regroupant 6 modes d’insertion des légumineuses (prairie temporaire, méteil, légumineuse à graine, couvert d’interculture, couvert permanent et plante compagne), 33 occurrences d’insertion de légumineuses repérées et de préparer 39 fiches retours d’expériences.
Parmi les innovations repérées, le système basé sur une succession (ci )Pois - Colza Associé - Orge h - (ci)Blé - (ci)Chanvre - Blé en semis direct sous couvert, en limons-argileux de l’Yonne contribuent à l’atténuation du changement climatique.
En effet, les risques d’émission de protoxyde d’azote N2O sont faibles (IN2O = 8,01 défini avec la méthode Indigo® d’INRAE Colmar), le stockage C est de 18 g C/kg aujourd’hui avec une progression estimée par SIMEOS-AMG de + 6,25 g C/kg à 10 ans et + 10,58 g C/kg à 30 ans dans l’horizon 0-6 cm. La teneur en matière organique évolue positivement avec passant de 3,1 % aujourd’hui, à 4,17 % à 10 ans et 4,92 % à 30 ans.