Le pois lors de stress hydriques répétés : mémoire d’éléphant ou de poisson rouge ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Le pois lors de stress hydriques répétés : mémoire d’éléphant ou de poisson rouge ?

Jonathan Kreplak
Christophe Salon
Marion Prudent

Résumé

Dans le contexte actuel du changement climatique où les épisodes de déficits hydriques deviennent de plus fréquents et surviennent àdifférents stades au cours du cycle, les légumineuses à graines telles que le pois voient leur rendement fortement impacté. Afin de limiter lesimpacts négatifs de stress répétés, les plantes peuvent mettre en place une « mémoire » du stress, qui induit une modification de leur réponseà des stress ultérieurs. Cette mémoire dépend de plusieurs paramètres qui vont moduler l’ampleur et la rapidité de la réponse à un secondstress. Le premier stress peut induire des modifications épigénétiques, physiologiques (e.g. fermeture des stomates) et moléculaires (e.g.accumulation de certains composés avec différentes activités) permettant à la plante de se préparer à un stress futur, la plante gardant une «empreinte du stress passé ». Ces modifications peuvent aussi se poursuivre à la fin du stress en l’attente d’un suivant. Cette préparation de laplante aux stress répétés peut ainsi reposer sur la régulation de l’expression de gènes mémoire. Dans ce contexte, nous faisons l’hypothèseque la valorisation de cet effet mémoire pourrait être une nouvelle cible d’amélioration des variétés de pois, confrontées à des déficitshydriques multiples impactant leur nutrition minérale. Pour tester cette hypothèse, une expérimentation en conditions contrôlées a été mise en place sur la plateforme 4PMI de phénotypage haut-débit de Dijon. Au cours de cette expérimentation, en prenant pour modèle d’étude le génotype Kayanne, quatre modalités de stress hydriquesont été appliquées : un stress hydrique avant floraison (WS1), un stress hydrique après floraison (WS2), une combinaison de deux stresshydriques répétés (WS1+WS2) espacés d’une période de réarrosage, et un stress hydrique continu (WSc). Des analyses écophysiologiquesont été intégrées dans un cadre d’analyse de type structure/fonction et complétées par des analyses moléculaires afin de mettre en évidencel’effet mémoire mis en jeu lors d’un stress répété sur la croissance, le développement et la nutrition hydrominérale de la plante (incluant macro-et micro-nutriments). Afin de mettre en avant les principaux gènes impliqués dans l’effet mémoire de la réponse à un stress hydrique répété,des analyses transcriptomiques ont été réalisées par RNAseq. Nous discuterons de leur rôle dans les grandes voies métaboliques impliquéeset tenterons de les corréler aux variables écophysiologiques étudiées par des approches de modélisation de réseau de gènes. Les processuspermettant d’améliorer la réponse à un stress hydrique répété par la valorisation de la mémoire des plantes ainsi que des gènes candidatssous-jacents seront l’occasion de porter un nouveau regard pour l’amélioration du pois sous conditions hydriques fluctuantes.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03179215 , version 1 (24-03-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03179215 , version 1

Citer

Cécile Jacques, Sylvie Girodet, Jonathan Kreplak, Christophe Salon, Marion Prudent. Le pois lors de stress hydriques répétés : mémoire d’éléphant ou de poisson rouge ?. RFL#3 Rencontres Francophones Légumineuses, Feb 2021, Virtuel, France. ⟨hal-03179215⟩
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