Une expérience a été menée sur le site d’Agroscope à Posieux afin de comparer l’effet d’un mélange composé de quatre espèces (ME) et d’un fourrage issu d’une monoculture de ray-grass anglais (RG) sur l’ingestion de boeufs à l’engrais. La prairie ME a été semée avec un mélange comptant 50 % de ray-grass anglais et 50 % de chicorée, trèfle blanc et trèfle violet (chacun un tiers). Elle a été utilisée pour moitié à la fauche (F) avec distribution à la crèche et pour moitié à la pâture (P), tout comme la prairie RG. Durant huit cycles de deux semaines, deux groupes comptant chacun trois boeufs Angus (AN) et trois Limousins (LM) ont ingéré soit le mélange ME soit le RG, puis l’inverse en alternance, avec changement de système (F ad libitum et P rationné) tous les deux cycles. L’ingestion a été estimée à la pâture et à la crèche à l’aide de la méthode des doubles marqueurs (n-alcanes HC31-HC32) et mesurée individuellement à la crèche. Sur l’ensemble de l’essai (fauche et pâture), les boeufs ont ingéré en moyenne 0,4 kg de MS de plus par jour du fourrage ME par rapport au ray-grass pur (p = 0,02). L’effet de la composition botanique de la prairie était également significatif lors de la distribution ad libitum à l’étable avec une différence identique de 0,4 kg de MS ou 4,4 % ingérés en plus avec le mélange ME (p < 0,01). Cet effet est apparu pour les deux races étudiées qui se différencient entre elles de façon tendancielle par leur niveau d’ingestion (Angus > Limousin). De par les multiples avantages que représentent les prairies multi-espèces, la recherche d’une composition botanique optimale sur de nombreux plans doit se poursuivre.