La toxoplasmose est une maladie infectieuse cosmopolite due à un protozoaire intracellulaire, parasite opportuniste, Toxoplasma gondii. La toxoplasmose congénitale représente un problème majeur de santé publique et vétérinaire. Environ 3000 femmes enceintes s'infectent chaque année en France avec, dans 10% des cas, une transmission transplacentaire du parasite au fœtus. En parallèle, elle est l'une des causes majeures d'avortements pour les petits ruminants au sein des élevages français et également responsable depuis des décennies de mortalité pour de nombreuses espèces animales de parcs zoologiques. Du point de vue vétérinaire, la séroprévalence de la toxoplasmose est importante et souvent sous-estimée en France, comme en Europe au sein des élevages de ruminants. Le stress et l'anxiété dus au prélèvement sanguin sont observés chez les éleveurs de petits ruminants, comme pour les vétérinaires soignants les animaux de parcs zoologiques. Actuellement, le suivi immunologique de la toxoplasmose se fait sur sérum suite à une prise de sang dans les élevages lors d'une vague d'avortements Afin de proposer un test de dépistage de la toxoplasmose non invasif et non contraignant (raffinement), nous avons développé un outil de prélèvement (swab) et établi la preuve de concept chez la brebis, hôte naturel du toxoplasme. Ce système de prélèvement a déjà été validé pour l'enfant lors du suivi toxoplasmique. Le prélèvement a consisté en un recueil direct de la salive de 51 brebis Préalpes, infectées expérimentalement, par simple mastication mécanique d'un coton absorbant pendant une minute permettant de mesurer la réponse IgG salivaire et de la corréler avec la réponse IgG sérique. Le coton humidifié par la salive est placé dans un collecteur à l'intérieur d'un tube de centrifugation. Les tubes sont centrifugés pendant 15 min, afin d'essorer le coton sur les parois du tube collecteur percé et ensuite de recueillir environ 1mL de salive dans le fond du tube conique. La séroconversion des brebis a été suivie à sept jours et à deux mois post-infection. Une corrélation significative a été observée entre les cinétiques d'IgG sériques et salivaires (Coefficient de régression = 0,8). De plus, la réponse salivaire montre une très forte spécificité. En conclusion, nous avons développé un outil simple non invasif de prélèvement permettant de diminuer le stress de la brebis au cours du prélèvement. Le suivi salivaire est aussi spécifique et sensible que le suivi sérologique dans le cadre d'une toxoplasmose, tout en préservant le bien-être animal. Cet outil de raffinement permettra donc aux éleveurs d'avoir un meilleur suivi sanitaire pour la toxoplasmose de leur troupeau d'ovins, sans l'intervention du vétérinaire. Ce suivi sanitaire toxoplasmique aura un impact sur l'évaluation des risques de transmission pour l'espèce humaine et donc une amélioration de la prévention efficace de la maladie chez les femmes enceintes.