Identification de profils d'alimentation précoce et associations avec les allergies/la santé respiratoire chez les enfants à 8 ans dans la cohorte de naissances PARIS
Abstract
Introduction et but de l’étude : Les pratiques alimentaires précoces peuvent être liées aux allergies dans l’enfance. L’objectif de
cette étude était d’identifier différents profils d’alimentation du nourrisson au cours de la première année de vie et d’étudier leurs
associations avec les allergies et la santé respiratoire dans la cohorte PARIS (Pollution and Asthma Risk : an Infant Study).
Matériel et méthodes : Cette étude incluait 3446 nourrissons. Les données sur l’alimentation ont été collectées à l’aide de
questionnaires parentaux à 1, 3, 6, 9 et 12 mois. À chaque période, six variables ont été considérées telles que (a) l’allaitement
maternel (non, mixte, exclusif), la consommation de préparation pour nourrisson (PPN) : (b) standard, (c) hypoallergénique (HA),
(d) enrichie en pré-/probiotiques, ou (e) soja/hydrolysat poussé de protéines, ainsi que (f) l’introduction d'aliments solides (non,
oui : 0, 1, ≥2 aliments allergènes). Les enfants présentant des profils d'alimentation similaires au cours de la première année de
vie ont été regroupés à l'aide d'une analyse multidimensionnelle par clusters longitudinaux (k-means). Les allergies et la santé
respiratoire ont été évaluées à 8 ans par questionnaires standardisés, tests de la fonction respiratoire et bilans sanguins. Les
associations entre les profils d’alimentation précoce et les allergies/les paramètres de la fonction respiratoire à 8 ans ont été
examinées à l'aide de modèles de régression linéaire et logistique ajustés sur les facteurs de confusion potentiels. Les interactions
avec les antécédents parentaux d’allergie ont été étudiées.
Résultats et Analyse statistique : Cinq groupes ont été identifiés : le groupe 1 (45%) recevant principalement une PPN standard,
le groupe 2 (27%) allaités exclusivement pendant les 3 premiers mois, les trois autres groupes étant moins fréquemment allaités
et différant par le type de PPN consommée : pré-/probiotiques pour le groupe 3 (17%), HA pour le groupe 4 (7%) ou soja/hydrolysat
poussé pour le groupe 5 (4%). Ces groupes ne semblaient pas différer au regard de la diversification alimentaire, excepté le groupe
5 pour lequel les parents semblaient introduire les aliments allergènes plus tardivement.
Comparés au groupe 1 (PPN standard), les enfants du groupe 4 (PPN HA) présentaient des paramètres de la fonction respiratoire
(VEMS et CVF) plus bas. Les enfants du groupe 4 avaient également un risque plus élevé d’avoir une fraction exhalée du monoxyde
d’azote >20ppb et d’être sensibilisés à des allergènes spécifiques.
Les antécédents parentaux d’allergie modifiaient l’association entre le groupe 2 (allaitement maternel) et le risque d’asthme. Le
rôle protecteur de l’allaitement maternel était observé chez les enfants avec des antécédents tandis qu’aucune association
significative n’était observée chez les enfants sans antécédents.
Conclusion : Dans notre étude, l’allaitement exclusif pendant les 3 premiers mois était associé à un moindre risque d’asthme à 8
ans en cas d’antécédents parentaux d’allergie. La consommation de PPN HA était associée à une fonction pulmonaire plus faible,
à une inflammation bronchique plus élevée et un risque plus élevé d’être sensibilisé à l’âge de 8 ans.