Apprivoiser les porcelets pour compenser les effets négatifs d'une mauvaise relation humain‐animal (RHA) des truies - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2022

Apprivoiser les porcelets pour compenser les effets négatifs d'une mauvaise relation humain‐animal (RHA) des truies

Résumé

Une bonne relation humain-animal est importante pour le bien-être animal. Pour évaluer l’impact de la réaction à l’humain des truies sur celles de leurs porcelets, nous avons mesuré le lien entre la réaction de truies à l’approche d’un humain inconnu et la réaction de leurs porcelets au même humain dans un test standard après le sevrage. Nous avons étudié 24 truies et 96 de leurs porcelets de même type génétique. Les truies étaient logées en trois groupes de 18 (±1) individus chacun. Leur réaction à l’approche d’un humain inconnu dans leur enclos a été mesurée à 70 jours de gestation. Suite à ce test, elles ont pu être classées en deux catégories : docile (n=13) ou farouche (n=11). Une semaine avant parturition, elles ont été transférées dans des cases de mise-bas individuelles. Les porcelets issus de ces truies ont été sevrés à 28 jours et élevés par groupes de trois d’une même portée. Deux mâles et deux femelles de chaque portée ont été choisis pour participer à des tests comportementaux. A 32 et 33 jours, soit 4 jours après le sevrage, chaque porcelet a été soumis à un test d’approche volontaire de l’humain dans une salle mesurant 2.7 x 2.7 m. Dans ce test, après 5 minutes d’isolement dans cette salle inconnue, l’humain ayant effectué le test d’approche sur les truies entrait dans la salle pour aller s’asseoir contre un des murs sur un tabouret à hauteur de porcelet. Les comportements du porcelet étaient alors relevés grâce à des analyses vidéos. Une analyse en composante principale ainsi qu’une classification hiérarchique sur composantes principales (HCPC) ont été appliquées afin de classifier les porcelets en fonction de leur réaction à l’humain durant le test. L’HCPC a décrit trois catégories de porcelets : la catégorie dite ‘farouche’ (n=44), constituée de porcelets restant loin de l’humain et plutôt immobiles, la catégorie dite “sociable” (n=20), constituée de porcelets qui s’approchent de l’humain rapidement et restent proches durant le test, et la catégorie dite ‘explorateur’ (n=32), constituée de porcelets qui ne semblent pas affectés par la présence de l’humain et qui explorent la salle. Un test du khi² a montré un effet significatif de la catégorie de la truie sur celle de ses porcelets (X = 8.55, p = 0.013). Les truies farouches donnent naissance en majorité à des porcelets farouches, alors que les truies dociles donnent naissance indifféremment aux trois catégories de porcelets. Une truie farouche a 59% de chances de donner naissance à un porcelet lui aussi farouche, et seulement 9% de chance de donner naissance à un porcelet sociable. Ces premiers résultats semblent montrer que la truie est susceptible de transmettre sa peur de l’humain à ses porcelets et ce après le sevrage. Si cette transmission se fait en dehors de toute implication génétique, apprivoiser les truies pourraient être favorable à la fois au bien-être de ces dernières et à celui de leur porcelet.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03745673 , version 1 (04-08-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03745673 , version 1

Citer

Mathilde Lanthony, Marek Špinka, Céline Tallet. Apprivoiser les porcelets pour compenser les effets négatifs d'une mauvaise relation humain‐animal (RHA) des truies. Journées d'animation scientifique du département Phase, May 2022, Poitiers, France. pp.76, Résumés des crédits incitatifs - JAS 2022. ⟨hal-03745673⟩

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