Genèse et construction sociopolitique des catégories « amateurs » et « professionnels » en apiculture
Abstract
Longtemps considérée comme une activité accessoire et peu visible, l’apiculture fait l’objet depuis quelques années d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics en raison du taux de mortalité élevé des colonies d’abeilles et de ses conséquences sur le maintien des écosystèmes et de la biodiversité. L’une des caractéristiques de l’apiculture est sa forte hétérogénéité. Selon les catégories en vigueur au ministère de l’agriculture, il existe trois grands types d’apiculteurs : professionnels, amateurs, semi-professionnels avec une forte prédominance des amateurs (soit près de 92 % : ADA, 2017).
Les catégories actuellement en vigueur sont le produit d’une longue histoire ponctuée de conflits et marquées par des évolutions au fil du temps. Nous nous proposons d’interroger leur genèse et la manière dont elles se sont construites d’un point de vue technique, économique, politique et social mais aussi en quoi elles ont joué un rôle performatif sur la structuration du monde apicole. Nous faisons l’hypothèse que la construction de ces catégories est le produit d’un processus d’institutionnalisation de l’apiculture à travers la création de syndicats et d’organisations dédiés d’une part, et plus largement des relations étroites que l’apiculture entretient avec l’agriculture notamment dans sa phase de modernisation au sortir de la deuxième guerre mondiale, d’autre part.
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