Dans cette étude, nous avons cherché à identifier les déterminants des abondances de bioagresseurs à l’échelle nationale, en mobilisant les données EPIPHYT, collectées dans le cadre du BSV, Bulletin de Santé du Végétal. Les niveaux d’occurrence de trois types de bioagresseurs (les limaces, les pucerons des céréales, et les ravageurs du colza) ont été analysées pour l’année 2018 afin d’identifier le poids relatif du climat et du paysage dans leurs niveaux d’occurrence, au grain spatial de la Petite Région Agricole (PRA). Les données de paysage ont été générées par agrégation de plusieurs bases de données d’occupation du sols (BD TOPO, RPG, OSO). L’approche statistique utilisée est une analyse par modèles linéaires généralisés moyennés (model averaging avec GLMM). La proportion moyenne d’occurrence par PRA était de 0,17 pour les limaces, de 0,25 pour les pucerons des céréales et de 0.61 pour les ravageurs du colza. Dans le cas des limaces et des ravageurs du colza, le climat avait un pouvoir explicatif prépondérant par rapport au paysage, alors que climat et paysage avait le même poids explicatif de la proportion d’occurrence des pucerons des céréales. Les limaces étaient favorisées par des températures hivernales élevées, une forte humidité du sol et une quantité élevée de haies dans le paysage, et défavorisées par de fortes précipitations hivernales. Les pucerons des céréales et les ravageurs du colza étaient défavorisés par la proportion de prairies dans le paysage. Contrairement à nos attentes, aucun effet de la proportion de culture hôte des ravageurs étudiés ni de la proportion de cultures en agriculture biologique n’a été identifié.