Évaluer les objets de l’activité est un processus essentiel de l’intelligence professionnelle, qui permet de leur donner des qualités en fonction des finalités du sujet. Lorsque l’activité se transforme, il y a à la fois des apprentissages de nouvelles « manières de voir » et de nouvelles constructions sociales de ces jugements. À partir d’une exploration bibliographique de la littérature sur les jugements esthétiques dans les organisations et sur la vision professionnelle, cet article propose une acception pragmatiste de ces processus de valuation et la confronte à l’analyse empirique d’une situation de formation professionnelle d’éleveurs. Après avoir décrit les instruments symboliques produits et diffusés dans ce dispositif, nous questionnons leur capacité à accompagner les apprentissages de ces professionnels engagés dans la transition écologique. Dans cette perspective de développement professionnel, nous mettons ainsi en avant la nécessité d’inclure les fins de l’activité dans les instruments de valuation des objets du travail, et non seulement leur identification et leur qualification.