« Planter un milliard d'arbres, un objectif "possible" effectivement, mais est-ce souhaitable et réalisable concrètement ? » Tribune
Résumé
Directeur de recherche Inrae, spécialiste d'écologie et génétique forestières L'ambition du président de la République est certes possible mais semble omettre certaines réalités biologiques et écologiques, estime, dans une tribune au « Monde », Bruno Fady, qui plaide pour d'autres options, telles que la régénération naturelle. Publié aujourd'hui à 16h00 Temps de Lecture 5 min. De nombreux chefs d'Etat ont promis de planter des millions d'arbres pendant la COP27 qui s'est tenue en Egypte en novembre 2022. L'annonce du président de la République française, en amont de cet événement mondial, est de loin une des plus ambitieuses : planter un milliard d'arbres d'ici à 2032. L'arbre et les forêts sont régulièrement présentés comme la solution fondée sur la nature, qui tombe sous le sens, pour compenser et réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres maux produits par nos économies. C'est ce que l'on pourrait appeler le syndrome d'Elzéard Bouffier, du nom du héros de la nouvelle L'Homme qui plantait des arbres (1953), de Jean Giono : il suffit de planter des arbres pour sauver le monde. Il ne s'agit en rien de dénigrer le mérite d'Elzéard Bouffier, qui sauve réellement sa région de la désertification issue d'un usage insoutenable des ressources forestières en plantant des arbres, au prix d'un effort obstiné de plusieurs décennies. Il y a, certes, des régions du monde dans lesquelles la surface forestière est en régression nette et constante depuis des décennies, comme le montrent clairement les chiffres de la FAO, notamment au profit de l'agriculture et de l'urbanisation. Ce n'est le cas ni en Europe ni en France.
Domaines
Sciences de l'environnementOrigine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|---|
Licence |
Copyright (Tous droits réservés)
|