En touchant plus de 40% des vaches en production, les mammites constituent la pathologie la plus importante de la filière laitière. Outre leur impact sur le bien-être animal, elles ont un impact économique considérable, estimé à 230 € par vache et par an pour une mammite clinique. Lors d’une infection bactérienne intramammaire, la vache met en place une défense qui a pour objectif d’éliminer l’agent pathogène. Cette défense fait intervenir plusieurs acteurs de l’immunité innée et de l’immunité adaptative, notamment les cellules épithéliales mammaires et les macrophages. Ces deux types cellulaires jouent un rôle majeur dans le déclenchement de la réponse de l'hôte à l'infection. Les cellules épithéliales mammaires sont capables de reconnaître différents motifs bactériens retrouvés chez de nombreuses bactéries et nommés MAMPs (pour Microbe Associated Molecular Patterns). Par différentes approches nous montrerons le rôle du co-facteur CD14 dans la reconnaissance efficace d'Escherichia coli et plus spécifiquement du lipopolysaccharide d'E. coli, un des MAMPs majeur exprimé par cette bactérie. Les macrophages quant à eux auraient, d'après la littérature, un rôle important pour la reconnaissance de Streptococcus uberis. A l'aide d'expérimentations in vitro sur macrophages bovins et in vivo en modèle murin, nous montrerons quel pourrait être le rôle de ces macrophages dans le contrôle des mammites à S. uberis ainsi que les mécanismes sous-jacents. Globalement, les travaux présentés illustreront divers mécanismes de l'immunité innée impliqués dans la défense de la vache laitière contre les mammites bactériennes.