La nécessité d'une transition agroécologique est régulièrement défendue par de nombreux acteurs et décideurs politiques sur la scène européenne, mais de nombreuses questions se posent quant aux conséquences potentielles que cette transition pourrait avoir sur le reste du monde. En utilisant un modèle d'équilibre de la biomasse mondiale, nous montrons dans cet article qu'une transition agroécologique profonde dans l'UE, si elle s'accompagne d'une évolution des régimes alimentaires de l'UE vers des régimes plus végétaux, n'est pas préjudiciable à la sécurité alimentaire mondiale. Sans augmenter ses surfaces cultivées, l'UE peut maintenir le même niveau de calories exportées que dans un scénario de maintien du statu quo, tout en réduisant ses besoins d'importation. Ce résultat est également valable dans un scénario alternatif dans lequel les autres régions du monde adoptent des méthodes de production agroécologiques et des régimes alimentaires plus sains. En revanche, une transition agricole qui aurait lieu dans l'UE sans modification des régimes alimentaires de l'UE augmenterait considérablement la dépendance alimentaire de l'UE à l'égard des marchés mondiaux et contribuerait à l'expansion des terres agricoles dans le reste du monde.