Les sols agricoles représentent la principale source d’émissions du gaz à effet de serre N2O (protoxyde d’azote), en lien avec les apports de fertilisants azotés. A l’interface sol-atmosphère, l’UR Sols conduit des recherches relatives aux mécanismes à l’origine de ces émissions de N2O. Les principaux processus de production et de consommation du N2O dans les sols sont des processus microbiens : la nitrification (en conditions aérobies) et la dénitrification (en conditions anaérobies). A l’heure actuelle, il n’existe pas de technique de mesure directe permettant d’identifier et de quantifier ces processus. Une des pistes récemment explorée est d’utiliser les formes isotopiques du N2O comme traceurs de ces processus sources de N2O. Dans ce cadre, l’UR Sols a récemment complété son panel d’analyseurs de gaz par l’acquisition d’un analyseur isotopique de N2O, le Picarro G5131-i. Le Picarro G5131-i est un spectromètre infra-rouge de type CRDS, « Cavity Ring Down Spectroscopy ». Il doit permettre de mesurer les abondances relatives du 15N alpha (15N-14N-16O), du 15N beta (14N-15N-16O) et du 18O (14N-14N-18O) à quelques pour mille près. Mais sa mise en œuvre reste complexe. Pour une mesure fiable des différentes formes isotopiques du N2O, outre la difficulté à se procurer des standards isotopiques certifiés (de référence), il faut considérer un grand nombre de paramètres dont notamment : l’effet matrice (air ou N2), la concentration en N2O, la concentration en O2, les interférences du CO2 et du CH4, la durée de stabilité du signal isotopique. Cette présentation est focalisée sur la caractérisation de l’interférence du CO2 sur la mesure des formes isotopiques du N2O. Ce travail s’inscrit dans une des priorités de la démarche qualité de l’institut : la maîtrise des équipements et en conséquence la fiabilité des résultats de mesure. Il a requis l’achat de bouteilles de mélanges de gaz standards de CO2 et de N2O, qui ont été financées par le département Environnement et Agronomie, dans le cadre de son appel d’offre qualité 2018. A terme, ces premiers résultats contribueront à l’établissement d’une équation de correction tenant compte de l’ensemble des variables d’influence.