Crop phenology reshapes the food‐safety landscape for roe deer in an agroecosystem
Résumé
Understanding the behavioural adjustments of wildlife in anthropized landscapes is key for promoting sustainable human–wildlife coexistence. Little is known, however, about how synanthropic species navigate spatio‐temporal variation in the availability of food and cover that are shaped by human practices such as agriculture. Animal habitat use is predominantly driven by spatial and temporal variations in food and cover, as individuals respond to fluctuations in the trade‐off between food acquisition and risk avoidance. In agroecosystems, the availability of high‐quality forage and cover is dependent on agricultural practices (e.g., harvesting) and crop phenology, providing an ideal opportunity to evaluate how wildlife adjust their behaviour in a heterogeneous human‐dominated landscape. We investigated the influence of crop phenology on the behaviour of European roe deer ( Capreolus capreolus ) to infer the functional roles of crop types in the food‐cover landscape. We analysed the habitat selection and activity patterns of 105 GPS‐collared adult female roe deer using a unique data set combining field‐specific land cover data, region‐specific estimates of crop phenology and weekly harvesting data for three common crops in a French agroecosystem. We found very distinct habitat selection and activity patterns according to crop type, phenological stage and time of day. Wheat and artificial meadows were strongly selected at night‐time during the early and post‐harvest stages only, when roe deer were highly active, suggestive of feeding activity. On the contrary, roe deer strongly selected maize during the day when it was high enough to provide cover, when they were less active, indicating that it was primarily used for refuge. These patterns depended on the availability of more ‘natural’ cover, suggesting that mature maize may substitute for ‘natural’ cover when the latter is scarce. Synthesis and application : Our work highlights the importance of behavioural plasticity and habitat complementation in the persistence of this synanthropic species in agroecosystems. This behavioural adjustment may buffer the consequences of the reduction in natural habitats that accompanies intensification of agricultural production and has implications for understanding how agricultural practices shape the food‐safety trade‐off of wildlife living in these highly modified landscapes.
Penser une coexistence durable entre humains et non‐humains nécessite une meilleure compréhension des ajustements comportementaux de la faune sauvage aux dynamiques des paysages anthropisés. Peu d'études ont néanmoins considéré comment la faune sauvage répond aux variations spatio‐temporelles des ressources alimentaires et d'habitats refuge qui sont tributaires des pratiques humaines, comme l'agriculture. L’utilisation de l’espace par les animaux est principalement sous‐tendue par les variations spatiales et temporelles en nourriture et en couvert, les individus répondant aux fluctuations du compromis entre l'acquisition des ressources et l'évitement du risque. Au sein des agroécosystèmes, la disponibilité en ressources alimentaires de haute qualité et en couvert végétal dépend de la phénologie des cultures agricoles et des pratiques agricoles (ex: la récolte), ce qui en font des systèmes idéaux pour évaluer les ajustements comportementaux de la faune sauvage à des paysages hétérogènes, façonnés par l'activité humaine. Nous avons ainsi étudié l'influence de la phénologie des cultures agricoles sur le comportement du chevreuil d'Europe ( Capreolus capreolus ) afin d'inférer les rôles fonctionnels, en tant que ressource et/ou couvert, pour chaque type de culture agricole. Nous avons analysé la sélection d'habitat et les patrons d'activité de 105 chevreuils femelles adultes, équipés de colliers GPS, dans un agroécosystème français. Pour ce faire, nous avons utilisé un jeu de données unique associant des données d'assolement à haute résolution, des estimations régionales de la phénologie des cultures et des relevés hebdomadaires des fauches/récoltes de parcelles pour trois cultures agricoles communes. Nous avons trouvé des patrons d'activité et de sélection d'habitat très différents selon le type de culture agricole, son stade phénologique et le moment de la journée (nuit/jour). Le blé et les prairies artificielles étaient sélectionnées fortement de nuit, quand les chevreuils étaient actifs, et seulement pendant l'émergence des cultures et après leur récolte, suggérant un comportement d'alimentation. Au contraire, le maïs était sélectionné de jour, quand les chevreuils étaient peu actifs et quand le maïs était assez haut pour fournir du couvert végétal; ceci suggère que les chevreuils utilisaient le maïs mature principalement en tant qu'habitat refuge. Ces patrons dépendaient néanmoins de la quantité de couvert végétal plus « naturel » (bois, haies) disponible au sein du domaine vital de l'individu, suggérant que les chevreuils utilisaient le maïs mature comme habitat refuge de substitution, pour pallier le manque d'habitat refuge naturel. Synthèse et applications. Notre étude souligne l'importance de la plasticité comportementale et de la complémentation paysagère pour expliquer la présence et la persistance de cette espèce dans les agroécosystèmes. Les ajustements comportementaux des espèces synanthropiques semblent pouvoir tamponner les conséquences de la réduction des habitats naturels qui accompagnent l'intensification de la production agricole. Cette étude permet de mieux comprendre comment les pratiques agricoles modifient le compromis entre l'acquisition de ressources alimentaires et l'évitement du risque pour la faune sauvage vivant dans les paysages fortement modifiés par l'humain.
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