Impact de l’intégration cultures-élevages sur la multiperformance des agroécosystèmes Bio et Bio-like en Guadeloupe
Résumé
Cette étude vise l’exploration, la quantification et l’évaluation de l’impact de l’intégration cultures-élevages (ICE) sur les performances agroécologiques et socio-économiques des exploitations agricoles BIO et BIO–Like en Guadeloupe. En effet, à la
différence de la métropole où les cultures dans les pratiques de polycultures - élevages, sont destinées à l’alimentation des animaux, en Guadeloupe les cultures sont produites pour l’alimentation humaine et les animaux y sont intégrés pour ajouter ou diversifier les revenus, valoriser les prairies et les résidus des cultures. Ce positionnement de l’animal intensifie la production et l’ICE. Pour autant, ces fonctions multiples de l’animal ne sont pas maîtrisées de façon égale par tous les agriculteurs.
Des enquêtes ont été réalisées auprès de dix agriculteurs BIO et BIO-Like en Guadeloupe, installés en moyenne sur une SAU de 7ha, avec une moyenne de deux actifs agricoles et une main d’œuvre majoritairement masculine. Trois exploitations sont à dominante végétale et sept à dominante animale. Ces exploitants en agriculture familiale ont des pratiques agroécologiques traditionnelles, dont l’ICE. Du point de vue socio-économique, l’ICE impacterait l’autonomie et la dépendance aux subventions, sans impact sur les revenus nets, la marge brute et la productivité du travail. D’un point de vue agroécologique, les exploitations
très intégrées qui utilisent moins ou presque pas d’intrants externes mais valorisent de manière optimale les circularités internes, avec une part de l’ICE sur le fonctionnement global de l’exploitation très élevée, seraient moins dépendantes, productives pour les ateliers cultures, lesquelles impactent positivement le fonctionnement global des élevages. Toutefois, leur productivité globale demeure très faible par rapport aux deux autres catégories (intégré et faiblement intégré). L’ICE impacterait positivement la résilience des exploitations. Nos résultats restent préliminaires, mais il ressort que des innovations dans l’optimisation de l’usage
des ressources disponibles et le sevrage aux intrants (surtout pour l’alimentation des volailles) pourraient contribuer à améliorer de façon plus durable les performances des agroécosystèmes BIO et BIO-Like guadeloupéens. Ceci étant le soutient, par les pouvoirs publics et d’autres acteurs socio-économiques, des travaux sur la transition agroécologique de l’agriculture et en particulier, sur la petite agriculture familiale qui alimente les marchés et les circuits courts demeure une voie à explorer. Elle devrait encourager la valorisation des rôles et services de l’animal, dans les exploitations agricoles.
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