Les expositions précoces à des facteurs de stress biologiques et/ou sociaux peuvent avoir un impact à long terme sur la santé des adultes. Cependant, les mécanismes biologiques qui sous-tendent ces origines développementales de la santé et de la maladie (DOHaD) ne sont pas entièrement compris. Les mécanismes épigénétiques sont de bons candidats pour expliquer comment des évènements précoces pourraient modifier durablement la physiologie et influencer le phénotype à l’âge adulte. Au cours de ma carrière, j’ai abordé l’épigénétique sous l’aspect de l’empreinte parentale puis de l'archivage de l'impact de l'environnement et son effet sur l'expression des gènes dans le cadre de la DOHaD. Depuis mon recrutement comme chargée de recherche, mes projets portent sur les effets de l’obésité avant et au cours de la gestation avec deux aspects : la possibilité de correction préconceptionnelle et l’exposition des individus à plusieurs stress de nature différente. Mais les mécanismes épigénétiques associés et les marques épigénétiques rémanentes, potentielle mémoire à long-terme de l’exposition précoce sont souvent exposé de façon intuitive dans les revues de synthèse sur la DOHaD mais pas complètement formellement démontré. Cette question est indissociable des questions liées au sexe, les femelles et les mâles répondant différemment à l’environnement. L’aspect épigénétique sous- tend certainement en partie ces différences.