An analysis of the sustainability and dynamics of short food supply chains
Une analyse de la durabilité et de la dynamique des circuits courts
Résumé
Changing agriculture and food system is necessary to guarantee sufficient and nutritious food for all, while minimizing environmental impact and enabling producers to earn a decent income. Proponents of short food supply chains (SFSC) argue that they offer a promising pathway to sustainability. Despite this claim, there is a lack of robust quantitative evidence supporting the impact on sustainability of SFSC, and some research even raises skepticism about their actual benefits. In addition, most studies overlook the heterogeneous nature of SFSC when assessing their sustainability, which could be attributed to the tendency of researchers to view SFSC in binary opposition to conventional supply chains. SFSC is a wide term covering a variety of marketing forms such as direct sales in farmers’ stores or at farmers’ markets, box schemes, internet selling etc. Some qualitative studies also highlight that farmers’ involvement in SFSC fluctuates over time and shows significant hybridization with conventional supply chains. However, these findings are based on studies that lack robust quantitative evidence. Thus, this thesis pursues a twofold objective. Firstly, it explores the dynamics of participation within these channels, and the factors that influence them. Secondly, it evaluates the causal effects of farmer engagement in SFSC on both economic and environmental sustainability.
The manuscript, organized into four chapters, begins with a literature review of the motivations and factors favoring and barriers constraining farmer participation in SFSC, as well as the impact on their income. The second chapter uses a mixed-Markov chain model to examine the dynamics of farmer engagement in direct-to-consumer (DTC) channels, and its determinants. It shows that DTC channel engagement in France has remained low and stable since 1970, while characterized by a significant hybridization with conventional supply chains. In addition, it demonstrates that farmers involved in DTC channels have a high probability over time to decrease their involvement in direct sales or even completely abandon them. Factors such as an increase in farmland size, a decrease in farm profitability, and the COVID-19 crisis contribute to increase this phenomenon. The third chapter, published in Agricultural Economics, extends the first two chapters by investigating more in depth the effect of SFSC participation on farmers’ income. The analysis underscores the ambiguity of the relationship between SFSC participation and farmer income, while depending on geographical location and the type of the economic performance indicator used. In the final chapter, published in Ecological Economics, the focus shifts to the effect of SFSC participation on farmers' synthetic pesticide use, using a multinomial endogenous treatment effect model. It demonstrates a significant reduction effect, albeit varying based on the specific SFSC type chosen by farmers.
This thesis makes a significant contribution to the ongoing discussion surrounding the sustainability of SFSC while offering crucial insights into their evolution and dynamics. It addresses gaps in prior research by providing quantitative evidences from large datasets and econometric methods controlling for potential omitted confounding variables. It shows that bypassing
intermediaries can contribute to improving the sustainability of the current food system, while highlighting the dynamic and hybrid nature of SFSC.
Il est nécessaire de repenser le système alimentaire afin de garantir une alimentation suffisante et nutritive pour tous, tout en minimisant son impact sur l'environnement et en permettant
aux producteurs de gagner un revenu décent. Les défenseurs des circuits courts (CC) soutiennent qu'ils sont un levier intéressant pour promouvoir un système alimentaire plus durable. Cependant, malgré cette affirmation, des preuves quantitatives solides de l'impact des CC en matière de durabilité font défauts, et certaines recherches suscitent même un certain scepticisme quant à leurs bénéfices réels. De plus, la plupart des études ne prennent pas suffisamment en compte la nature hétérogène des CC lorsqu'elles évaluent leur durabilité. Cela s’explique en partie par une tendance dans le monde académique à percevoir les CC comme étant opposés aux circuits de commercialisation conventionnels. Les CC couvrent une grande variété de formes de commercialisation telles que les ventes directes dans les magasins de producteurs ou sur les marchés, la vente sur Internet, etc. Certaines études qualitatives soulignent que l'implication des agriculteurs dans les CC fluctue dans le temps et montrent une hybridation significative avec les circuits longs. Cependant, ces conclusions sont basées sur des études qui manquent de preuves quantitatives solides. Cette thèse poursuit donc un double objectif. Premièrement, elle explore la dynamique de la participation en CC des agriculteurs et les facteurs qui l’influence. Deuxièmement, elle évalue les effets causaux de l'engagement des agriculteurs dans les CC sur la durabilité économique et environnementale.
Le manuscrit, organisé en quatre chapitres, commence par une revue de la littérature des motivations et des facteurs favorisant et des obstacles limitant la participation des agriculteurs en
CC, ainsi que de l'impact sur leurs revenus. Le deuxième chapitre utilise un modèle de chaîne de Markov mixte pour examiner la dynamique de l'engagement des agriculteurs dans les circuits de vente directe (CVD) et ses déterminants. Il montre que l'engagement dans les CVD en France est resté faible et stable depuis 1970, tout en se caractérisant par une hybridation importante avec les circuits de commercialisation longs. En outre, il démontre que les agriculteurs impliqués dans les CVD ont une forte probabilité de diminuer leur implication en ventes directes avec le temps, voire de les abandonner complètement. Des facteurs tels que l'augmentation de la taille des surfaces agricoles, la diminution de la rentabilité des exploitations et la crise du COVID-19 contribuent à accroître cette probabilité. Le troisième chapitre, publié dans Agricultural Economics, prolonge les deux premiers chapitres en étudiant plus en profondeur l'effet de la participation en CC sur le revenu des agriculteurs. L'analyse souligne l'ambiguïté de la relation entre la participation en CC et le revenu des agriculteurs, qui dépend de la situation géographique et du type d'indicateur de performance économique utilisé. Le dernier chapitre, publié dans Ecological Economics, s’intéresse à l'effet de la participation en CC sur l'utilisation de pesticides de synthèse par les agriculteurs, à l'aide d'un multinomial endogenous treatment effect model. Il démontre un effet de réduction significatif, bien que variable en fonction du type de CC choisi par les agriculteurs.
Cette thèse apporte une contribution significative à la discussion en cours sur la durabilité des CC tout en offrant des perspectives cruciales sur leur évolution et leur dynamique. Elle comble les lacunes des recherches antérieures en fournissant des preuves quantitatives à partir de vastes ensembles de données et de méthodes économétriques contrôlant pour d’éventuels biais d’endogenéité. Elle montre que la suppression des intermédiaires peut contribuer à améliorer la durabilité du système alimentaire actuel, tout en soulignant la nature dynamique et hybride des CC.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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