Changes and permanence in the fresh pork chain of Southern Vietnam
Changements dans la filière porcine dans le sud Vietnam
Résumé
The pig industry in Vietnam has been transformed by complex interactions between local, national and global dynamics. The chapter 1 explains the substantial changes that have affected the agricultural sector in Vietnam as a result of historical events, policy shifts, technological advancements and changes in social practices by using a sociotechnical transition framework and a value chain approach. The findings show that while the collapse of collectivism opened the way for the smallholder regime in the late 1980s, which rapidly empowered these actors and dominated in the 1990s. Our results also highlight the critical role of institutions and policies. The land issue emerges as a linchpin. Recognizing the importance of family farms and the new land reforms dissipated the historical bottlenecks, paving the way for the development of larger farms. Foreign direct investment emerged as a transformative force, serving not only as an economic stimulus, but as a conduit for spillover effects, introducing new technologies and fostering a competitive environment. The interplay of sociotechnical regimes, institutional dynamics, global events and foreign investment shaped a narrative of resilience, adaptation and restructuring in Vietnam's pig industry.
Chapter 2 investigates corporate strategies and their impact on the levels of integration within the pig value chain. It challenges the conventional view that changes primarily emerge downstream in value chains. By focusing on the restructuring upstream, the chapter explores the development of the contract farming model and the subsequent wave of investment in the livestock industry. The chapter then describes the significant impact of African Swine Fever (ASF) in 2019. Chapter 2 highlights the strategic shifts triggered by external shocks and the resulting financial challenges by testing the hypothesis that African swine fever causes a high level of uncertainty and creates a need to invest in specific assets that favor vertical integration in the pig chain, which may be at the expense of small farmers. Our results show that small farmers are elbowed out and replaced to a large extent by modern actors. More concerned about higher investments in biosecurity, modern farming (both contract farming and mega farm models) take its advance to be predominant. Foreign Direct Investment (FDI) in animal-feeding companies and domestic investors favor the mega farm model. By transferring ownership of physical assets, FDI-feeding companies move from contract integration to ownership integration, thereby achieving their strategy of centralizing power.
The study goes beyond conventional value chain analyses, by introducing a key actor, the “Dau”, which operates in the "hidden middle" of the pig value chain. The result shows that Dau actor is distinct from conventional agents, as documented in the literature. Dau has a multifaceted role. Therein, Dau provides financial support for wholesale sellers (WS), by acting as a financial middleman and offering credit services. This unique feature distinguishes the Dau from other actors in the value chain. Using an institutional approach and by drawing on a historical analysis, the study provides insights into how the Dau's role contributes to the stability of the pig value chain. The Dau's credit services are identified as a crucial stabilizing force both upstream and downstream in the pig sector. The Dau facilitates the continuous circulation of money for collectors/traders upstream, which ensures the steady flow of goods downstream. The financial support provided by the Dau has two essential functions. First, it provides facilities to postpone the payment for pork cut wholesalers and retailers, which means there is a seamless flow of goods. Second, the Dau's financial guarantee is of high importance for collectors/traders, who link the upstream (production areas) and the middle segment (wholesale markets), thus maintaining stability upstream.
La filière porcine au Vietnam a été transformée par des interactions complexes entre des dynamiques locales, nationales et globales. Le chapitre 1 explique les changements majeurs qui ont impacté le secteur agricole au Vietnam à la suite d’évènements historiques, de changements de politiques, d’avancées technologiques et de l’évolution dans les pratiques sociales par utiliser un cadre de transition sociotechnique et une approche centrée sur la chaîne de valeur. Les résultats montrent que, même si l’effondrement du collectivisme a ouvert la voie au régime des petits exploitants à la fin des années 1980, celui-ci a rapidement donné du pouvoir à ces acteurs et a dominé dans les années 1990. Nos résultats soulignent le rôle essentiel des institutions et des politiques. L’enjeu foncier apparaît comme un élément central. La reconnaissance de l’importance des exploitations familiales et les nouvelles réformes agraires ont dissipé les blocages historiques, ouvrant la voie au développement d’exploitations plus grandes. L’investissement direct étranger est apparu comme une force de transformation, agissant non seulement comme une relance économique, mais aussi comme un canal d’effets indirects introduisant de nouvelles technologies et favorisant un environnement compétitif. L’interaction des régimes sociotechniques, des dynamiques institutionnelles, des évènements mondiaux et des investissements étrangers a modelé un récit de résilience, d’adaptation et de restructuration dans la filière porcine au Vietnam.
Le chapitre 2 explore les stratégies des grands groupes et leur impact sur les niveaux d’intégration au sein de la chaîne de valeur porcine. Il remet en cause la vision traditionnelle selon laquelle les changements surgissent d’abord en aval des chaînes de valeur. En examinant la restructuration en amont de la chaîne de valeur, le chapitre étudie le développement du modèle d’exploitation sous contrat et la vague d’investissements dans le secteur de l’élevage qui a suivi. Le chapitre 2 met en évidence les changements stratégiques déclenchés par les chocs externes et les défis financiers qui en résultent en testant l'hypothèse selon laquelle la peste porcine africaine entraîne un niveau élevé d'incertitude et crée un besoin d'investir dans des actifs spécifiques qui favorisent l'intégration verticale dans la chaîne porcine, ce qui peut se faire au détriment des petits exploitants. Nos résultats montrent que les petits exploitants sont évincés et remplacés dans une large mesure par des acteurs modernes. Plus préoccupée par des investissements plus importants en matière de biosécurité, l'agriculture moderne (à la fois l'agriculture contractuelle et les modèles de méga-fermes) prend de l'avance pour devenir prédominante. Les investissements étrangers directs (IED) dans les entreprises d'alimentation animale et les investisseurs nationaux favorisent le modèle de la méga-ferme. En transférant la propriété des actifs physiques, les entreprises d'alimentation animale financées par l'IDE passent de l'intégration contractuelle à l'intégration de la propriété, réalisant ainsi leur stratégie de centralisation du pouvoir.
L’étude va plus loin que les analyses des chaînes de valeur classiques, en introduisant le « Dau », acteur clé opérant au « centre caché » de la chaîne de valeur porcine. Le Dau se distingue des agents traditionnels documentés dans la littérature. Son rôle est multiple, dépassant celui de facilitateur de transactions. Le Dau offre un soutien financier aux grossistes, en agissant comme intermédiaire financier et proposant des services de crédit. Cette caractéristique unique différencie le Dau des autres acteurs dans la chaîne de valeur. En adoptant une approche institutionnelle et en s’appuyant sur une analyse historique, l’étude montre comment le rôle du Dau contribue à la stabilité de la chaîne de valeur porcine. Les services de crédit du Dau sont identifiés comme une force stabilisatrice cruciale, tant en amont qu’en aval de la filière porcine.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|