Trade-offs between production and environment in two grass-based suckler beef
Compromis production-environnement de deux systèmes bovins naisseurs herbagers aux stratégies fourragères et zootechniques contrastées
Résumé
In a global context of environmental concerns, beef cattle systems are questioned on their ability to reach trade-offs between production and reduction of their environmental impact. Our objective was to compare environmental impact of two similar-scaled grass-based suckler beef systems designed with contrasted grassland and animal strategies. The first system (S) was based on calvings in the spring so that the peak needs of the herd and the breeding cows coincide with peak pasture grazing period. The second system (A) was based on calvings in the autumn that require budgeting for a sufficient quantity and quality of grass fodder stocks harvested to cover the high feed demands of winter-lactating cows. Measurements were taken in 2011 and 2012 on the experimental farm of Jalogny (Burgundy, France) to quantify production performances and environmental impacts of each system on global warming, energy consumption and land-use. At identical beef liveweight output, the spring-calving system required 16% more utilized agricultural area, excreted 14% more nitrogen and released 12% more enteric methane, but used 22% less mineral nitrogen fertilizer, 35% less fuel, 89% less off-farm fodder purchases and 73% less concentrate purchases. These variations led to 4% higher gross GHG emissions, 3 to 9% lower net GHG emissions (C sequestration in grassland soils included), 37% lower total energy use (input production included), and 13% higher land-use for S compared to A. This mixed bag of results raises the question of the relative weight lent to each impact and of the complementarities between different intensification levels in grazing systems at region-wide scale.
Dans un contexte de préoccupations environnementales, les systèmes bovins viande doivent parvenir à un compromis entre leur fonction première de production et la réduction de leurs impacts. L’objectif de notre travail a été de comparer les impacts environnementaux de deux systèmes d’élevage herbagers naisseurs de dimensions similaires conçus avec des stratégies zootechniques et fourragères contrastées. Le premier système (P) était basé sur des vêlages de printemps et visait à caler au maximum les besoins du troupeau sur le cycle de l’herbe. Le deuxième système (A) était basé sur des vêlages d’automne et visait à sécuriser les stocks fourragers en volume et en qualité pour répondre aux besoins animaux élevés en hiver. Des mesures ont été réalisées en 2011 et 2012 sur la ferme expérimentale de Jalogny (Saône-et-Loire) afin de quantifier les performances de production et d’évaluer les impacts de ces deux systèmes sur le réchauffement climatique, la consommation d’énergie et l’occupation de l’espace. Pour une même quantité de viande produite, le système P nécessite 16% de plus de surface agricole utile, mène à 14% de plus d’azote excrété, 12% de plus de méthane entérique mais demande 22% de moins d’engrais minéral azoté, 35% de moins de fuel, 89% de moins d’achats de fourrages et 73% de moins d’achats de concentrés. Ces variations mènent à 4% d’émissions brutes de gaz à effet de serre en plus, de 3 à 9% d’émissions nettes en moins (carbone stocké dans les sols de prairies déduit), 37% de consommation d’énergie en moins (incluant la production des intrants) et 13% de consommation d’espace en plus pour le système P par rapport au système A. Ce bilan nuancé invite à une réflexion sur l’importance relative accordée à chaque impact et sur la complémentarité entre différents niveaux d’intensification des élevages herbagers à l’échelle des territoires.