Les cellules souches adultes du muscle et du tissu adipeux : des cibles nouvelles pour moduler la composition corporelle ?
Résumé
Le contrôle de la composition corporelle est de la plus haute importance en production animale. Cette composition est fortement influencée par les variations du nombre et de la taille des cellules musculaires et adipeuses. Il est maintenant reconnu que l'augmentation du nombre de cellules résulte du recrutement de cellules souches adultes multipotentes/progénitrices résidant dans les tissus. L'étude actuelle a été entreprise pour déterminer si des changements dans la proportion de tissus musculaire et adipeux chez le porc sont contrôlés par la plasticité des cellules souches adultes. Des porcs mâles castrés Large White issus de deux lignées divergentes pour la consommation journalière résiduelle (CMJR) ont été nourris avec des régimes iso-énergétiques et iso-protéiques, riches en céréales (LF) ou comprenant une proportion élevée de fibres peu digestibles et d’huiles végétales (HF) pendant 10 semaines en engraissement (n = 6 par régime et par lignée). A l’âge de 20 semaines, les cellules de la fraction stroma-vasculaire de tissu adipeux sous-cutané et de muscle longissimus ont été isolées par traitement à la collagénase. Les cellules ont été phénotypées par cytométrie en flux en utilisant des marqueurs de surface cellulaire (CD34, CD56 et CD90) (1, 2). Indépendamment du régime alimentaire, les porcs CMJR- étaient plus maigres que les porcs CMJR+. Dans les deux lignées, les porcs nourris avec le régime HF présentaient une adiposité réduite par rapport aux porcs recevant le régime LF(3). Quel que soit le groupe expérimental considéré, les cellules des tissus adipeux et musculaires étaient majoritairement positives pour CD56 (marqueur de précurseur musculaire) et CD90 (marqueur de cellules souches mésenchymateuses). Les cellules exprimant le marqueur de cellules souches hématopoïétiques CD34 ont été identifiées dans le muscle, mais pas dans le tissu adipeux. La proportion de cellules CD90+/CD56+ dans le tissu adipeux ne différait pas entre les groupes expérimentaux. Dans le muscle, la proportion de cellules CD34+ était plus élevée chez les porcs CMJR+ (P <0,005), tandis que la proportion de cellules CD90+ était inférieure (P <0,005) chez ces porcs, quel que soit le régime alimentaire. L'étude actuelle indique que la sélection divergente pour la CMJR des porcs en croissance a fortement affecté les proportions relatives des populations de cellules souches adultes dans le muscle squelettique, mais pas dans les tissus adipeux. Au final, il n'y a pas de relation simple entre la proportion de cellules souches adultes et l'adiposité corporelle.